Saint-Père-Marc-en-Poulet (35430)

Le site de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine est un site complexe, composé de plusieurs éléments d'époques très différentes, imbriqués les uns dans les autres. L'existence du château est attestée de façon certaine dès 1117 ; il s'appelait alors château de Bure. Reconstruit en 1353 sous le nom de Châteauneuf de la Noë, il est à nouveau détruit et relevé en 1441, sous le nom de Châteauneuf. Les parties les plus anciennes (tour nord, fragments de courtine est et nord) datent de cette époque. Démantelé en 1592-1594, il est à nouveau reconstruit à partir de 1611 par la famille des Rieux, seigneurs du lieu de 1250 à 1685, sur le tracé de l'enceinte précédente, complétée par un pont-levis et une barbacante. En 1740, le vieux donjon et la quasi-totalité de l'enceinte médiévale subsistante sont démolis, et une nouvelle enceinte reconstruite, ainsi que de nouveaux bâtiments.

Launay-Ravilly est une malouinière de taille moyenne, construite en 1732 par François de Baudran, membre d'une vieille famille de la bourgeoisie malouine et avocat au parlement. Elle est représentative de l'agencement global typique des malouinières, avec reconstruction à proximité de l'ancien manoir transformé en ferme, logis de plan quadrangulaire, relié à deux pavillons de service par le mur séparant la cour du jardin. Elle est également représentative de l'architecture des petites malouinières de structure simple, par son plan (entrée dans le hall contenant l'escalier et ouvrant sur la salle à manger centrale, flanquée d'une part d'un grand salon, d'autre part de la cuisine et de son tréhory) et par ses élévations, sobres, à trois travées. Launay-Ravilly est enfin remarquable par le caractère extrêmement soigné de sa construction et par son état de conservation. Elle a conservé tout son décor intérieur, à l'exception du salon, remanié au 19e siècle, et surtout son environnement, chose exceptionnelle pour les malouinières de taille moyenne (ancien manoir, communs, pigeonnier, cour, saut-de-loup, potager, vivier et rabine d'accès).

Reconstruit en 1882, après un incendie, le moulin à farine du Beauchet a succédé à un moulin à marée attesté en 1542. Au début du 20e siècle, il fut transformé en minoterie, utilisant toujours la force marémotrice ; ses deux roues motrices externes, visibles sur le cadastre de 1848, furent remplacées par une turbine (avant 1930) , actionnant d'abord trois paires de meules, puis des cylindres. Construit en schiste au milieu d'une digue chevauchant la Rance et contreforté à sa base, le moulin est de dimensions moyennes, en plan rectangulaire, sur deux étages, en granit, et couvert d'ardoises. Il est flanqué de corps de bâtiment adjacents, l'un sur pilotis et à pans de bois, l'autre en béton armé. Il dispose de quatre cylindres, un trieur, une bluterie ronde, une brosse à blé, une brosse à blé-épointeuse, un séparateur et deux plansichters. Le recours à la marée a été interrompu en 1957 et l'activité a cessé en 1980.