Saint-Père-sur-Loire (45600)

Architecture contemporaine remarquable

• église Saint-Pierre

église Saint-Pierre

rue de l’Église

Siècle : 20e siècle

Description

La petite commune de Saint-Père-sur-Loire, déjà touchée par les combats de l’invasion allemande de juin 1940, est lourdement sinistrée par les bombardements aériens de juin et juillet 1944 qui visent le pont de Sully-sur-Loire. Une grande partie du bourg est détruite, ainsi que l’église communale. La reconstruction tarde à être mise en œuvre, les bâtiments ruinés étant pour la plupart situés en zone inondable : le nouveau plan d’aménagement de l’urbaniste Marc Bonté n’est ainsi approuvé qu’en avril 1951, au terme d’échanges difficiles entre les sinistrés et les représentants de l’État. Les architectes orléanais Georges Blareau et Max Guillaume sont chargés de la plupart des chantiers de reconstruction, dont celui de l’église, prévue à un nouvel emplacement. Celle-ci est toutefois jugée non-prioritaire face aux logements et aux fermes rurales : il faut attendre 1954 pour que débutent les études. L’avant-projet présenté par les architectes en 1956 est ensuite jugé trop ambitieux : la tour-clocher envisagée est supprimée et le chevet rétréci. Mise en chantier l’année suivante, l’église Saint-Pierre est terminée en avril 1959. Son programme, très simple, correspond à la fréquentation attendue dans un village d’un demi-millier d’habitants : la nef unique et orientée ne possède pas de transept, ouvre au nord sur une sacristie, et se termine sur une petite abside en demi-hexagone. Les murs extérieurs enduits sont doublés, dans la nef, par des parois de brique, ce matériau caractéristique de la reconstruction de l’Orléanais étant aussi utilisé pour les encadrements des baies et pour les deux piliers encadrant le porche qui donne accès à la nef. Celui-ci reprend la formule des caquetoires, caractéristiques de l’architecture vernaculaire. La nef est couverte par une spectaculaire charpente en bois laissée apparente, les poutres des arcs reposant sur des consoles de pierre. La sous-face de la toiture à double pans, elle aussi visible, est réalisé en iroko, un bois exotique d’Afrique. Le toit, couvert en tuiles, est coiffé par un clocheton en bois ajouré, et terminé à l’ouest par un pignon triangulaire occupé par un vitrail abstrait. Outre celui-ci, le programme ornemental de l’église se résume à sept petits vitraux sur les flancs de la nef et un grand vitrail représentant saint Pierre, en façade sud. L’église de Saint-Père sur Loire apparaît in fine comme une réalisation atypique en Valde – Loire, tant par la modestie de son échelle – comparativement aux autres églises reconstruites – que par l’œuvre de charpenterie, peu courante dans les Trente Glorieuses et qui sera, plus tard, renouvelée par le développement des produits en lamellé-collé.