Saint-Pierre-en-Auge (14140)

Ensemble monastique fondé au 11e, dont les bâtiments sont construits au 13e siècle (salle capitulaire). Après les destructions dues à la guerre de Cent ans, les bâtiments conventuels ainsi que le carré du cloître sont reconstruits dans le style classique, à partir de 1667. Au 18e siècle, le cloître est à nouveau partiellement démoli. A la Révolution, la mise en vente provoque le morcellement des bâtiments conventuels et leur transformation en appartements. Malgré la transformation et le percement des façades, la composition architecturale de la fin du 17e et du début du 18e siècle reste lisible. Les voûtes et les chapiteaux à colonnettes des anciens celliers, vestiges du 13e siècle, témoignent encore de la sculpture gothique de cette époque.

Le château a été édifié entre 1719 et 1743 sur le modèle d'un château Louis XIII et Louis XIV. La rampe de l'escalier est datée de 1746. La grange à dîme a été construite par les Lesnerac au 16e siècle. Les communs et la ferme ont quant à eux été reconstruits vers 1750-1760. La propriété a été gravement endommagée par l'occupation allemande, entre 1940 et 1944.

En 1590, le fief d'Harmonville appartenait à Thomas Dunot, personnalité pétrusienne haute en fait d'armes. A sa mort en 1609, il laissa ses terres à ses deux fils, Jacques et Nicolas Dunot qui reconstruisirent le manoir en 1618. La famille Dunot resta propriétaire du château d'Harmonville jusqu'en 1792, date à laquelle il fut vendu au sieur de Jarry, puis par transmission à la famille de Lignerolles, qui apposa ses armes en façade principale. Les Lignerolles eurent une fille qui épousa M. Goujon de Saint-Thomas. Le dernier du nom légua le domaine à son neveu, M. Potier de Courcy, en 1974.

Les origines de la seigneurie de Boissey sont mal connues. Si la terre est mentionnée dès le XIe siècle, la première attestation de la famille éponyme remonte au début du XIIIe siècle. Le fief passe par alliance aux familles de Tilly, puis de Murdrac au XIVe siècle. Connu par un aveu de 1672, il s'étend sur plusieurs paroisses, comprenant 850 acres de terres et un domaine non fieffé de 50 acres environ. Il s'agit d'un fief de chevalier, dont les seigneurs bénéficient de droits de basse-justice, de colombier, de moulin et de motte ; ce dernier correspond, au 17e siècle, au droit de disposer d'un logis ceint de douves associé à des droits de justice. Le site du manoir, ceint de fossés en eau délimitant un quadrilatère irrégulier, a peu évolué malgré la construction de deux bâtiments agricoles et surtout la division de la propriété en deux. L'ensemble est composé d'un corps de logis principal, d'un corps secondaire aujourd'hui partiellement ruiné et de dépendances agricoles disposées autour d'une cour. Le corps de logis principal comprend un noyau ancien, avec cheminées adossées et escalier en vis dans-œuvre, de la 2e moitié du XVe siècle. Il est agrandi et transformé à la fin du XVIIe ou au début du XVIIIe siècle, en même temps que les dépendances sont reconstruites, formant un ensemble architectural en pan-de-bois homogène. Seule l'étable située à l'angle sud-est du site appartient à la période précédente. L'occupation agricole se poursuit jusqu'au début du XXe siècle, ainsi que l'attestent les installations conservées.