Sancerre (18300)

Bon exemple d'hôtel de ville-beffroi élevé en 1509. A l'origine, le beffroi était isolé. Une église moderne lui a été adossée. Le mur du beffroi est percé d'une ouverture et un escalier a été établi pour accéder à une pièce qui forme une dépendance de l'église et qui est ménagée dans la voûte de l'ancienne salle du rez-de-chaussée, séparée par un plancher moderne au niveau du cintre de la voûte. L'escalier primitif qui desservait les divers étages de la tour est placé sur l'angle de droite opposé à l'entrée. Au premier étage se trouve une grande pièce carrée qui était voûtée comme celle du rez-de-chaussée, mais dont la voûte a été détruite. C'était la salle des échevins ou des délibérations municipales. Elle contient une cheminée monumentale à moulurations, éventrée au début du 20e siècle lors de la pause de l'horloge.

Cette tour se compose de quatre étages. Le sous-sol est occupé par une salle hexagonale voûtée avec arêtier reposant, aux angles, sur des corbeaux. L'accès à cette salle se fait par un escalier. Le rez-de-chaussée est voûté de la même façon, avec voûte hexagonale à arêtiers saillants et chanfreins. Sur la façade dominant la ville, trois larges ébrasements permettaient la défense à travers des barbacanes. Un escalier conduisait aux étages supérieurs. Cette tour de la fin du 14e ou du début du 15e siècle est, avec quelques vestiges de caves, tout ce qui subsiste de l'ancien château qui aurait été démoli en 1621.

L'église fut fondée au 10e siècle par les moines de Saint-Satur et constituait un prieuré avec bâtiments d'habitation et hospice. Pendant les guerres du 14e siècle, les Anglais pillent Saint-Satur. L'église est complètement détruite par les protestants en 1567. Elle fut abandonnée dès 1777 : seul le portail occidental subsiste. Il fut englobé dans un mur de clôture et le reste du terrain remblayé. Le portail s'ouvre par une baie en cintre surbaissé, surmonté de trois rouleaux de voussure plein cintre en retrait les uns des autres. La nef se composait de cinq travées, avec vaisseau central et collatéraux. Chaque travée comporte deux piles séparant les trois vaisseaux. Chaque pile est composée de quatre grosses colonnes sur dosseret et huit colonnettes accompagnant deux à deux chacune de ces demi-colonnes.

La maison a probablement été construite dans les années 1520-1530. Le logis principal est accessible par une porte donnant sur un couloir latéral conduisant à la cour. La maison comportait une salle en rez-de-chaussée et deux chambres hautes à cheminée. L'escalier à vis s'élève sur la cour dans une tour hors-oeuvre. Le comble possède une charpente à chevrons portant fermes. La façade à pignon s'élève sur trois niveaux délimités par un cordon orné d'une frise de feuillage d'inspiration gothique et par une corniche. Deux ordres superposés de minces pilastres polygonaux, couronnés de pinacles à crochets, cantonnaient les croisées, divisant le pignon en trois travées. C'est une maison gothique construite lorsque le style Renaissance, qui n'apparaît ici que sous la forme de figures en médaillons représentant des personnages contemporains, commence à se diffuser. La modification des baies au 18e siècle a entraîné la disparition d'une grande partie du décor. Les aménagements du 19e siècle ont perturbé la distribution originelle.

Si le bas de la tour octogonale servant d'escalier en façade semble être antérieur au 15e siècle, l'hôtel lui-même semble dater du 15e d'après la mouluration de la fenêtre du premier étage. Cette maison a sans doute eu à l'origine une destination municipale avant de servir de cure à l'église Notre-Dame. A une époque récente, la tour de l'escalier a été surélevée et une aile basse a été ajoutée en bordure de la rue.