Savenès (82600)

Le château était à l'origine ceinturé d'un fossé rempli d'eau, encore présent à l'ouest et au sud. Il a été construit en 1660 par Vital de Pezan sur l'emplacement d'une ancienne maison forte fréquemment menacée par des attaques de routiers. Son plan s'organise autour d'un bâtiment principal rectangulaire, complété par deux ailes en retour et deux bâtiments plus modestes de part et d'autre du portail de briques, formant une cour clôturée. Sur trois des angles, l'édifice est cantonné par une tour carrée couronnée d'un toit à deux ou à quatre pans. L'intérieur de l'aile nord conserve des plafonds peints ornés d'un décor de rinceaux de feuillages en camaïeux de gris, blanc et bleu à rehaut de noir, sur fond clair dans la première salle, sur fond rouge dans la seconde. Dans la salle à manger sont conservés des papiers peints du 19e siècle illustrant l'histoire de Télémaque.

Au 11e siècle, une église existait sur le même emplacement. Elle fut démolie pendant les guerres de Guyanne et reconstruite au 15e siècle par l'abbaye de Mas Grenier, avec le concours de l'abbaye de Grand Selves. Les Protestants brûlèrent l'église mais ne la démolirent pas. L'église, située en plein coeur du village avant la guerre de Cent ans, est aujourd'hui isolée. Edifice sur plan rectangulaire. Une série de gros contreforts soutiennent l'ensemble de la construction. Entre les contreforts sont placées les petites chapelles latérales. La sacristie et les chapelles sont probablement postérieurs à la construction principale. La porte d'entrée est percée dans un mur clocher à la silhouette particulière. Une colonne à chapiteau sculpté était placée de chaque côté du portail. Il n'en reste qu'une. La décoration intérieure se compose de panneaux de bois sculptés et peints, d'influence baroque.

Au milieu du XVe siècle, la seigneurie de Savenès appartenait à la puissante maison des Izalguier qui la céda à la maison de Vabres au début du siècle suivant. En 1612, Jean de Vabres vend à Jean de Pezan, procureur au Parlement de Toulouse, « la seigneurie de Savenez et Escufès. Son petit-fils Jean de Pezan, procureur de Toulouse, qui fait bâtir le château en 1645 sur ses terres familiales. La demeure passe ensuite à la famille d’Arailh, grande famille toulousaine de noblesse de robe, par le mariage en 1684 de sa fille Jeanne avec François d’Arailh. Leur petit-fils, Jean, « sieur de Fourcaran, écuyer », époux de Marie d’Advisard (décédée en 1754) puis en secondes noces, en 1763, de Perrine d’Albouy-Dupech, est élu capitoul en 1767. Le dernier de ses huit enfants, Marie-Joseph Jean-Baptiste Benjamin d’Arailh, décède sans postérité masculine et le château se transmet ensuite par les femmes (familles Bouzigues puis Boulet) jusqu’en 2001 où il est acheté par son propriétaire actuel.

L’édifice, en brique, se compose d’un corps de logis de plan rectangulaire, simple en profondeur, encadré sur la façade noble - au sud, vers les terres - par deux pavillons carrés hors-œuvre. Ce corps de logis est prolongé à l’est par un second corps à deux niveaux, légèrement plus profond, aux angles nord et sud flanqués de deux pigeonniers de type « pied de mulet » dont un en encorbellement. Ce second corps de bâtiment serait une adjonction du XVIIIe siècle ; toutefois la tourelle en encorbellement de l’angle nord-est s’apparente à celles de plusieurs châteaux de la région toulousaine, datées de la fin du XVIe siècle ou du XVIIe siècle.