Villeloin-Coulangé (37460)

L'ancienne abbaye bénédictine Saint-Sauveur a été fondée vers 850 et supprimée à la Révolution. L'église date du 12e siècle. L'ancien prieuré, le pavillon Renaissance et les tours sont du 16e siècle. L'ancien couvent est du 17e siècle.

L’ancienne église paroissiale de Villeloin-Coulangé se situe à l’entrée orientale du centre bourg, derrière le cimetière communal et à proximité de l’actuelle église Saint-Michel, de laquelle elle est séparée par la route départementale (D12).

De l’église, il ne subsiste aujourd’hui que le chœur, constitué d’une abside et de deux travées droites, pour une longueur totale d’environ 9 mètres. A l’exception du mur occidental, élevé en moellons suite à la destruction de la nef, les murs de la chapelle sont construits en tuffeau. Le moyen appareil régulier prend appui sur une assise de moellons plats au nord et au sud, et peut- être à l’est mais le niveau du terrain, visiblement rehaussé, ne permet pas d’en juger. Six contreforts scandent l’élévation ; leur hauteur et leur épaisseur décroît au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’emplacement de l’ancien clocher. L’ensemble est couvert d’une toiture à croupe en tuiles plates. La charpente est à chevrons- formant-fermes à entraits retroussés, avec assemblages à tenon et mortaise, suivant une typologie usuelle entre la fin du XVe et le début du XVIIe siècle. Les rampants et la petite croix sommitale ont été placés au moment de la clôture du mur pignon en 1874. La façade occidentale a été élevée en moellons entre 1873 et 1875 pour clore le chœur au niveau de l’arc triomphal de la première église. Deux niches, autrefois situées à l’intérieur de la nef, se retrouvent à droite et à gauche de la porte d’entrée. Un angelot provenant probablement de l’ancienne abbaye Saint-Sauveur, ainsi qu’un linteau sculpté d’une croix au XIXe siècle animent l’ensemble. Les deux marches d’accès ont également été construites autour de 1874. A l’intérieur, des piles maçonnées délimitent l’espace en deux travées droites, voûtées en berceau plein-cintre, et une abside, voûtée en cul-de-four. Les voûtes, recouvertes de badigeon, présentent de nombreuses fissures.

Le prieuré de Villiers aurait été fondé en 1157 par Henri II Plantagenêt, comte de Touraine et roi d'Angleterre. La charte de fondation date de 1162. L'ensemble des bâtiments date de la fin du 12e siècle. Comme tous les établissements grandmontains, le prieuré est situé dans un lieu retiré en pleine nature et répond à la disposition traditionnelle : les bâtiments sont disposés autour de l'ancien cloître en bois aujourd'hui détruit. Les extrémités est et ouest de l'église ont été démolies ainsi que l'aile occidentale. L'aile orientale abrite au rez-de-chaussée et au premier étage le dortoir des moines ; l'aile méridionale contient le réfectoire et la cuisine au rez-de-chaussée et, au premier étage, les cellules des moines. Des transformations ont été réalisées au 15e siècle dans l'aile méridionale. Au 16e siècle, le couvent a été incendié par les Huguenots. Au 17e siècle, le prieuré est en mauvais état. Il a été vendu comme bien national à la Révolution et transformé en exploitation agricole.