Airvault (79600)

Les bâtiments actuellement visibles sont de la fin du 12e ou du début du 13e siècle et constituent la partie la plus importante de l'ancienne abbaye dont la première édification remonte à 990, tout comme celle de l'église abbatiale. Une reconstruction de l'église et sans doute des bâtiments est entreprise dans la seconde moitié du 11e siècle. D'importants remaniements s'effectuent à la fin du 12e siècle ainsi qu'au 13e siècle et portent principalement sur la façade et l'intérieur de l'église abbatiale, ainsi que sur l'abbaye qui fut réédifiée. La communauté se dispersa presque totalement au 15e siècle à cause des guerres de Religion. Le logis abbatial fut en partie reconstruit vers 1650. Au 19e siècle, le percement de la rue de la Gendarmerie a séparé les bâtiments de la salle capitulaire et des cloîtres attenant à l'église. Six groupes de bâtiments sont conservés : le cuvier, la prison, la chapelle, les caves surmontées du logis abbatial et la porte monumentale.

Le château a pu être reconstruit sur un ancien castrum, à la fin du 12e siècle ou au début du 13e. Il a ensuite été perfectionné dans le courant du 14e siècle. En 1569, pendant les guerres de Religion, le château est incendié par Coligny, puis abandonné par ses seigneurs et utilisé comme logement pour les fermiers. Le château forme un rectangle avec d'épaisses murailles présentant des restes de créneaux, des archères et un chemin de ronde. Le crénelage de l'enceinte a été arasé dans les années 1940. Deux des angles de l'enceinte sont munis d'une tour quadrangulaire rajoutée en biais sur le rempart à l'aide d'un arc reliant les deux côtés de l'angle, mode de construction régionale du 13e ou 14e siècle. La cour est accessible au sud-ouest par un châtelet rectangulaire défendu par une bretèche et des hourds, et percé d'une porte à herse et assommoir. Le long de la courtine ouest se trouve le corps de logis principal du 15e siècle. Les dépendances consistent en une prison à l'est et une écurie à l'ouest. Dans les années 1920, le propriétaire a fait construire sa maison dans la basse-cour et projetait de détruire le château pour en vendre les matériaux.

Au carrefour de voies importantes, la ville d'Airvault connaît dès le Moyen Âge des foires importantes. Les halles sont citées dès 1370 et sont alors en bois. En très mauvais état dès le début du 19e siècle, plusieurs projets de reconstruction sont échafaudés (1814, 1838, 1844). Les halles sont finalement reconstruites en pierre, dans le style néo-classique, par l'architecte départemental Pierre-Théophile Segretain, en 1846-1847.

De plan très allongé (environ 40 x 10 m), elles présentent sur chaque façade une succession d'arcades appareillées retombant sur des colonnes doriques (11 arcades sur les longs côtés, 2 arcades sur les petits). La charpente, en chêne, est très bien conçue, avec une alliance d'assemblage classique et de moises boulonnées ; la couverture est en ardoise.

L'architecture du logis le rattache à un ensemble de logis de même importance et distants de quelques dizaines de kilomètres. Leur plan est semblable, avec les mêmes échauguettes aux angles, une porte d'entrée et un escalier très voisins. Au Moyen Age, la seigneurie relevait de Thouars. L'édifice a dû être agrandi au 17e siècle, et orné de peintures au trumeau des cheminées et dans le choeur de la chapelle. Le logis est placé à l'angle d'une cour fermée par des communs. Des tours se dressaient autrefois aux angles de cette sorte d'enceinte. Seule la tour-pigeonnier, au nord-ouest, existe encore. L'accès à la cour se fait par un double portail comprenant une partie cochère et une partie piétonne. De part et d'autre de la cour, les communs ont gardé à peu près leur aspect 17e, avec des portes en plein cintre et à agraphe marquée. Seule une partie de l'aile sud, touchant au logis, a été reconstruite sans doute au 19e siècle. Logis et communs sont construits en petits moellons équarris. Seuls la porte et les encadrements de fenêtres sont en pierre de taille. La hauteur du toit a été diminuée lors d'un remaniement de la charpente. Des échauguettes aux angles attestent encore d'un esprit très féodal. L'intérieur conserve un type d'escalier à une volée droite rampe sur rampe, très fréquent à la fin du 16e et au début du 17e siècle. Dans la pièce du rez-de-chaussée, le trumeau de la cheminée conserve des peintures. De même, à l'étage du dessus, les parties du plafond portaient également un décor peint de feuillages et de fleurs. La chapelle conserve un décor peint. La nef, voûtée en berceau, est constellée d'étoiles qui devaient être peintes sur fond bleu. Dans le retable de pierre, une grande peinture effectuée "a secco" sur la pierre, devait représenter une Vierge. De part et d'autre de ce retable, sont peints des bouquets de fleurs sortant de vases aux anses enroulées, posés dans des niches en trompe-l'oeil.

Pont composé de onze arches plein cintre.