Antonne-et-Trigonant (24420)

Manoir construit à la fin du 15e et au début du 16e siècle, avec un souci de défense comme en témoigne le chemin de ronde sur corbeaux avec meurtrières qui en faisait le tour. Deux tours rondes se trouvent sur la façade regardant l'Isle ; un donjon carré, une tour d'escalier à pans et une tourelle en encorbellement sont placés sur la face opposée. Les meneaux ont été remplacés par des fenêtres à petits carreaux.

Un repaire existait au 15e siècle, dont des vestiges ont été découverts. Le château actuel fut commencé en 1497. Il aurait été terminé en 1604 par Henri de Saint-Astier, protestant qui, en 1592, fut témoin de sa prise par les catholiques. En 1652, les frondeurs investirent le château. A la Révolution, le château est réservé pour être démoli, mais seules les murailles de la cour fortifiée sont rasées, et les fossés comblés. Le château présente un long corps de logis rectangulaire, flanqué de deux grosses tours rondes et d'une tour carrée contenant un escalier monumental. Une échauguette agrémente l'angle sud-est, et une tourelle contenant l'escalier à vis menant aux combles prolonge l'escalier carré. La demeure a conservé son appareil défensif : tours à mâchicoulis, fossés, pont-levis, cour fortifiée. L'ensemble à trois étages est édifié sur des caves voûtées. L'escalier semble être le prototype des escaliers monumentaux à la française qui se développeront au 17e siècle. La salle des gardes est couverte d'une voûte composée d'une colonne centrale d'où s'épanouissent quatre nervures qui retombent dans les angles. Ces nervures, elles-mêmes réunies par quatre liernes curvilignes, évoquent les voûtes compliquées des églises de la fin de l'époque gothique.