Arzens (11290)

Dès le 11e siècle, la seigneurie d'Arzens fut disputée aux comtes de Carcassonne par les comtes de Foix. Elle passa des comtes de Foix à la maison d'Armagnac au début du 14e siècle puis, en 1404, à la maison de Levis qui la conserva jusqu'à la fin du 17e siècle. Le château appartenait à l'un des co-seigneurs. L'édifice ne semble pas occuper la position dominante dans l'ancien village fortifié. Il aurait même pu avoir été établi en dehors de l'enceinte primitive et englobé seulement par les remparts du 16e siècle. Arzens souffrit des guerres civiles du 16e siècle, notamment lors de la prise de la ville par les Espagnols du parti de Joyeuse en 1591. C'est probablement cet événement qui mit fin à l'existence du château comme demeure seigneuriale. Il s'agit d'un grand bâtiment carré à trois étages. La face nord du château, vers la campagne, devait primitivement être aveugle ou percée d'archères. Le mur occidental est percé d'une fenêtre géminée avec colonnette avec chapiteau à bouquets de feuillages. La base polygonale est avec tore débordant sur petites consoles. L'arcature est constituée par deux blocs de grès.

La section octogonale du socle se raccorde à la base rectangulaire par des congés d'angle à deux pentes, légèrement concaves. La colonnette est cylindrique, ainsi que les bras de la croix. La face antérieure de la traverse porte, en relief, une plate-bande portant une inscription gravée. A la croisée des bras, cette plate-bande se raccorde avec un médaillon en forme de mandorle portant l'inscription IHS. Le montant et les bras de la croix sont ornés, à intervalles réguliers, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, de coquilles en relief.

L'église figure comme paroissiale dans les registres de Jean XXII. Vers le début du 15e siècle, le cardinal Jean d'Armagnac procura à l'église, dont il aurait été curé, la relique de deux épines de la couronne du Christ. Cette église à une nef, avec chapelles latérales entre les contreforts, a subi de nombreux remaniements qui ont cependant respecté quelques parties de l'édifice primitif. Celui-ci devait se composer du chevet pentagonal, des trois premières travées de la nef et du clocher. L'escalier en vis occupe l'angle sud-est de cette tour carrée, en formant à son intérieur une tourelle polygonale avec cage intérieure cylindrique. En élévation, la tour du clocher est divisée par des bandeaux à larmier en quatre étages inégaux. Les formes de chaque baie sont séparées par deux colonnettes espacées, octogonales, supportant un chapiteau commun très long et épannelé. Aucune partie du clocher ne semble antérieure à la seconde moitié du 13e siècle. La quatrième travée de la nef est moderne, de même que la chapelle Saint-Guilhem (1866). La façade occidentale et sa rosace, les voûtes de briques et croisées d'ogives de la nef sont également un ajout du 19e siècle. Le chevet pentagonal a conservé son ancienne voûte de pierre.