Athée-sur-Cher (37270)

Le canal de Berry a été conçu entre 1809 et 1841 pour relier Montluçon à Tours en longeant le Cher jusqu'à Noyer-sur-Cher. A partir de cet endroit, la rivière est canalisée jusqu'à Tours. L'aménagement du fleuve se réalise de 1836 à 1841 et seize barrages à fermettes mobiles sont alors construits suivant le système inventé par l'ingénieur Poirée en 1833. Les barrages mobiles à aiguilles sont constitués d'une série de fermettes métalliques. Ces fermettes supportent une tôle métallique servant pour le passage du barragiste qui vient les relever. Elles servent également d'appui à des pièces de bois appelées aiguilles. On règle le débit de l'eau en ajoutant ou en enlevant des aiguilles, permettant ainsi de maintenir la profondeur d'eau. Le site de Nitray est situé à l'emplacement d'un ancien pertuis à bateaux. Un moulin, déjà cité au 16ème siècle, existe toujours. Le site est constitué d'une passe navigable sur laquelle est établi le barrage mobile, d'un déversoir fixe, d'une écluse de maçonnerie assurant le passage des bateaux. Une maison éclusière est conservée sur la berge sud. Enfin, le magasin servant à entreposer les aiguilles l'hiver a également été conservé à proximité de la maison.

Nitray était un fief relevant de Veretz. Emery Lopin, maître des requêtes de la Reine-mère, maire de Tours, le possédait en 1516 et peut être considéré comme le constructeur du bâtiment actuel. C'est un édifice rectangulaire, surélevé à la façade Est à cause de la déclivité du terrain. Lucarnes surmontées de gâbles et de pinacles. A l'est et à l'angle sud-ouest, le comble est coupé par les étages supérieurs de deux tours d'escalier. Au nord de la cour, porte flanquée de deux tours dont celle de l'est, aménagée en chapelle. la fuye occupe l'angle nord-ouest de la cour, limitée à l'ouest par les communs, contemporains du château ou plus anciens. Un pavillon dans l'angle sud-est de la cour est certainement plus ancien que le château. Le mur d'enceinte aboutit au sud à une tourelle couverte d'un dôme.

Cette tour cylindrique est le seul vestige important d'une forteresse dont l'origine est inconnue. Elle servit peut-être de poste d'observation fortifié et de lieu de ravitaillement. La muraille est en moellons de meulière noyés dans un mortier très dur. La tour fut partiellement démolie à une époque et dans des circonstances indéterminées. Un aveu de 1583 indique qu'elle fut en partie ruinée par les Anglais. Le chemin de ronde, garni de créneaux et de meurtrières, qui la couronnait, a disparu. Ce qui reste de la tour comportait un rez-de-chaussée et deux étages non voûtés. L'accès devait se faire par des souterrains.

L'église fut bâtie au 12e siècle, et reconstruite presque entièrement vers 1635 par Philippe Sallier, seigneur de Chênaie. De l'édifice du 12e subsistent le mur sud de la nef, une tour carrée couronnée par une flèche à pans légèrement brisés. La nef est couverte en charpente avec lambris. Le collatéral au nord est relié à la nef par trois arcades en tiers point. Des amorces d'ogives prouvent le projet inexécuté de voûter la nef et le bas-côté. La nef aboutit à un choeur de deux travées barlongues, voûtées d'ogives à moulures prismatiques. L'abside a cinq pans.

Fief relevant de Montbazon puis de la Carte-Ballan. Après la Révolution, le manoir a été délaissé, les exploitants vivant dans les communs aujourd'hui disparus. Cette petite demeure pourrait avoir été un rendez-vous de chasse et représente bien le type de la maison tourangelle. Des fenêtres ont été agrandies sous Louis XIII. Une tourelle hexagonale est éclairée par des ouvertures de défense à l'angle nord-est. Les douves ont été comblées. L'aile en retour sur la façade postérieure date du 19e siècle.