Bessac (16250)

La commune de Bessac est éclatée en hameaux, sans bourg principal. La paroisse est citée en 1400 et dépendait encore au 17e siècle du diocèse de Saintes (archiprêtré de Chalais). L'église Saint-Jean-Baptiste est au milieu des champs, simplement accompagnée de l'ancien presbytère.

Long vaisseau rectangulaire (35 x 8 mètres), ses parties les plus anciennes ne semblent pas remonter avant le 13e siècle (chœur et carré de l'ancien clocher, effondré en 1765). L'édifice a été plusieurs fois remanié : construction de la façade et remontage des murs latéraux du chœur à la fin du Moyen Âge, reconstruction des murs de la nef vers 1750. Quelques travaux sont réalisés au 19e siècle : petit clocher au-dessus de l'ancienne tour d'escalier (1831), voûte en brique du chœur (1872) puis du carré (1891, en même temps que les piliers et l'arc triomphal), lambris en berceau de la nef (1891). La façade, simple, est dotée d'un portail en arc brisé, à voussures chanfreinées retombant sur des colonnettes à chapiteaux épannelés ; elle est encadrée de gros contreforts surmontés d'échauguettes à mâchicoulis. La nef a des murs gouttereaux en moellons avec petites baies plein-cintre et sa rare charpente à liernes (16-17e siècle ?), masquée par le tillis, présente plusieurs fermes ouvragées (bagues et pointes de diamant sur les poinçons et les entraits, arbalétriers délardés en arceaux, gravure de traits, d'une roue et d'un outil semblable à un départoir). Le chevet plat présente un triplet de lancettes délicatement ornées, à l'extérieur comme à l'intérieur : voussure torique et colonnette à chapiteaux feuillagés, archivolte de feuilles sur culot historié (personnages ou animaux). Les mêmes baies se voient dans l'ancien carré. A l'intérieur, les murs latéraux du chœur présentent des grands panneaux de peintures murales encore en partie recouvertes de badigeon. Elles représentent le martyre de saint Jean-Baptiste (mur Nord) et une série de saints en pieds, dont saint Pierre avec ses clefs (mur Sud).

Le moulin de la Paille - moulin à tour ronde maçonnée construit en 1791-1792 - est l'un des mieux conservés du département. Son corps de moellons, élevé sur un tertre artificiel à proximité d'un second moulin de 1755 ruiné, est entier et coiffé d'une toiture pointue de bardeaux de châtaignier récemment remplacée. Le meunier orientait la toiture tournante du moulin grâce à la perche d'orientation (guivre). La rotation des ailes sous l'action du vent provoquait celle de l'arbre, axe incliné de 15° par rapport à l'horizontale, mettant en marche les mécanismes intérieurs. Le rouet, fixé au centre de l'arbre, entraînait la lanterne qui transmettait son mouvement au gros fer relié à la meule courante. Le grain, versé dans l'oeillard des meules, était broyé plus ou moins finement selon leur écartement que le meunier pouvait régler pour faire varier la mouture. La farine descendait ici par une goulotte jusqu'au rez-de-chaussée du moulin où elle pouvait être mise en sac. Le moulin présente de nombreux éléments d'origine : la porte nord, l'escalier, la goulotte, les meules et leur support, le rouet, des parties de l'arbre et de la perche d'orientation.