Blanquefort (33290)

Château édifié à la fin du 17e ou au début du 18e. Il aurait d'abord été dépourvu d'étage, puis surélevé au cours du 18e siècle. Au 19e siècle, sont construits l'aile nord-est, la grille et le portail de la cour d'honneur et divers aménagements intérieurs sont réalisés (cheminées, boiseries). Le château est précédé par une vaste cour entourée de servitudes et bordé par un grand parc. Le corps de bâtiment rectangulaire est à pavillon central saillant faiblement sur les façades. Des corniches séparent les niveaux. La corniche inférieure s'arrondit et forme un fronton courbe au-dessus de la porte d'entrée rectangulaire, encadrée de bossages et d'un tore. L'intérieur conserve encore des éléments : escalier orné d'une rampe en fer forgé 18e ; une cheminée à hotte sculptée de petits personnages et d'instruments de musique...

Au 11e siècle, un premier donjon rectangulaire est bâti à l'emplacement d'une ancienne tour en bois, le site étant lui-même occupé depuis la protohistoire. A la fin du 13e siècle, Edouard Ier, duc de Guyenne, futur roi d'Angleterre, améliore la construction pour en faire une forteresse. Le premier donjon est alors flanqué de six tours et protégé par une enceinte en pierres. De 1453 à 1465, l'ensemble de l'enceinte est remanié pour répondre aux exigences de l'artillerie. En 1541, nouvelle réfection de l'enceinte. A la fin du 17e siècle, la forteresse est démantelée, sans doute par ordre de Mazarin.

Château acheté en 1862 par Joseph Prom et reconstuit à cette occasion. A la fin du 19e siècle, le château est transformé en résidence luxueuse. Le paysagiste Le Breton conçoit, sur les anciens marais, un parc romantique agrémenté d'un plan d'eau, et planté d'espèces exotiques. Pont, rocailles et fausses ruines relient berges et îles. Dans les années 1880, un ensemble de fausses grottes et canyons est implanté près des aménagements de l'ancien moulin. Les grottes s'ouvrent à l'extrémité du vaste plan d'eau creusé en contre bas du château. L'appareillage de moellons maintenus par des crampons métalliques scellés et enduit à la chaux hydraulique offre un trompe l'oeil faisant croire à des grottes naturelles. Ce grand édifice abrite différentes galeries en forme de labyrinthes et aboutissant à de petites salles. L'une d'elles, au sol recouvert de mosaïques, s'ouvre sur le plan d'eau et servait d'embarcadère. Une autre conserve les emplacements des anciens aquariums ménagés dans les murs. Au niveau supérieur, une étroite galerie que prolonge une passerelle aboutit à un belvédère décoré de mosaïques et de briques et agrémenté de bancs.