Bonifacio (20169)

La caserne fut construite en 1731 pour abriter un corps expéditionnaire autrichien au début des révolutions de Corse. En 1773, l'armée française la transforma, l'agrandit et la pourvut de la toiture de tuiles à double pan. Edifiée sur un terre-plein, sa façade principale, couronnée d'un fronton courbe, élève trois niveaux percés de baies. Deux portes symétriques coiffées d'un fronton triangulaire contribue à donner un style classique et atténue l'asymétrie entre le côté droit de l'édifice (scandé de contreforts) et la partie gauche, la plus ancienne. L'élévation postérieure présente des arcs rejoignant les deux terrasses couvrant les bâtiments des citernes qui constituent un glacis entre la caserne et le rempart sud.

Edifice à nef unique, voûtée d'arêtes, composé de trois travées et à chevet plat. Le voûtement date de la fin du 13e siècle et le choeur a été agrandi à la même époque. Courant 18e siècle, l'orientation de l'édifice a été modifiée. La façade est transformée et surélevée, prenant son aspect actuel, en 1912. Au sud de la chapelle se trouve l'ancien couvent et, au nord-ouest, l'oratoire. Les vestiges d'une église carolingienne du 9e siècle ont été retrouvés (voir la notice en ligne du service de l'Inventaire du patrimoine de Corse, IA2A002015).

Alors que Napoléon III décidait, en 1855, de la participation d'un corps expéditionnaire français à la guerre de Crimée, une frégate quitta Toulon en février avec 773 hommes à son bord. Au cours d'une tempête, la Sémillante fit naufrage au large de Bonifacio, aux îles Lavezzi. Tous les hommes périrent. Une stèle commémorative pyramidale et deux cimetières furent établis sur les îles.

Eglise de confrérie, attestée au début du 17e siècle et totalement dénaturée par les aménagements en cinéma.

Eglise du 15e ou du 16e siècle, transformée en moulin à huile

Eglise construite au 14e siècle sur les ruines d'un premier édifice bâti par les Templiers. Les Dominicains s'y installent par la suite.

Edifiée à la fin du 12e siècle, l'église était soumise à la juridiction de l'archevêque de Gênes. L'édifice est relié aux maisons avoisinantes par des arcs de soutien et comporte une façade occidentale surmontée d'un fronton triangulaire animé par des arcatures aveugles. Il est prolongé par une loggia à six pilastres, reliés par des arcs. La nef centrale est séparée par deux collatéraux. Trois absides semi-circulaires forment le chevet.

Escalier taillé directement dans la roche, comprenant 187 marches. L'ouvrage a sans doute été creusé par des moines.

En 1668, un projet de forage d'un puits sur le plateau de Bonifacio avait donné lieu à un croquis qui avait été envoyé à Gênes. Ce projet ne devait pas aboutir à cause de l'intervention de la confrérie de saint Barthélemy qui craignait que les travaux ne mettent en péril leur oratoire situé à proximité. Les documents du génie militaire conservés à Vincennes et ceux de Bastia attestent que le puits et son escalier, ont été réalisés au milieu du 19e siècle. Cet ouvrage avait été projeté en 1837. Le forage du puits, qui avait débuté le 3 novembre 1857, devait durer six mois et demi alors que l'escalier, n'était achevé qu'en 1860. Le puits, creusé dans la falaise calcaire, offre une profondeur de 60 mètres pour un diamètre de 7 mètres. Il rejoint le niveau de la mer dans une grotte qui s'ouvre sur une petite grève. L'escalier, qui tourne autour de ce puits central, présente une succession de marches interrompues de six repos tous les neuf mètres de hauteur environ. A l'origine le système de puisage s'opérait au moyen de la force éolienne (attesté par les documents du Génie dans le projet de 1837) ; un treuil électrifié allait remplacer ce système.

Ancienne villa romaine avec entrepôts et docks, dont la datation s'étend du 1er siècle à la fin du 4e siècle après JC. Il s'agit de l'un des plus importants sites archéologiques de la Corse du Sud.

Témoignage unique du patrimoine archéologique de la Corse. L'exploitation du granite par les romains dès la fin du 1er ou au début du 2e siècle de notre ère dans les Bouches de Bonifacio est lié à la romanisation du sud de la Corse et du nord de la Sardaigne, dans un souci de contrôler une des voies de navigation qui permettait, à travers le détroit de Bonifacio, de relier Rome à ses provinces occidentales riches en minéraux (importation du cuivre et du plomb de la péninsule ibérique). L'utilisation du granite de Corse et de Sardaigne, à Rome même, témoigne d'une active commercialisation de ce matériau et de son emploi très fréquent dans les édifices publics de la ville. L'excellent état de conservation des bancs d'extraction de la roche sur l'île de Cavallo et les îlots satellites de San Baïnzo, l'existence d'un habitat des carriers qui a fonctionné durant près de quatre siècles, ainsi que la présence de bas-reliefs sculptés sur les blocs de la carrière, sont autant d'éléments exceptionnels pour la connaissance de l'exploitation, quasi industrielle, du granite à l'époque romaine.

Le tombeau Quilici est édifié probablement vers 1883-1884 sur une concession acquise en 1883. Il s’inscrit dans une pratique de construction funéraire en pleine expansion : l’édification de tombeaux en forme de chapelle, à vocation familiale. Or il échappe de manière notable à la normalisation de cette pratique que l’on observe à Bonifacio, et même aux obligations imposées par la réglementation du cimetière. La réalisation est remarquable tant dans les matériaux utilisés (marbre blanc de Carrare) et le dessin architectural, que dans la qualité d’exécution des sculptures, notamment les pleureuses. Cela lui a valu la comparaison avec des réalisations de Manguin (architecte) et Dalou ou Vital-Dubray (sculpteurs).

Une élévation de plan carré, construite sur une crypte et couronnée d'une toiture pyramidale. Un programme sculpté s'épanouit autour du bâtiment avec des ronde-bosse, des bas-reliefs ainsi que des inscriptions. Ce monument est inspiré du modèle de la chapelle Moiana à Auteuil, dans une reproduction plus tardive.