Brives-Charensac (43700)

Les exactions de la fin des guerres de Religion poussèrent les Chartreux de Bonnefoy-en-Vivarais à trouver un refuge moins isolé. En 1628, le juge mage ainsi que l'évêque du Puy leur permettent de s'installer dans les locaux de la maladrerie de Brives. En 1673, les Chartreux commencent à acquérir des terres et le château de Villeneuve-de-Corsac ; les plans de la future chartreuse sont établis. Les travaux s'étendent de 1696 à 1783. En 1791, les religieux sont dispersés et le mobilier vendu. En 1795, les bâtiments sont vendus par lots. En 1798, démolition partielle des bâtiments, dont l'église. Après 1826, création de nouveaux locaux et transformation du réfectoire en église. ££Avant la Révolution, la chartreuse présentait un aspect classique. Les bâtiments réservés aux services domestiques et à l'accueil des hôtes de passage donnaient sur une cour intérieure. Au fond de celle-ci s'élevait l'église conventuelle. A gauche de ce sanctuaire, les constructions destinées à la vie communautaire s'articulaient autour d'un petit cloître : au sud le réfectoire, au nord la salle du chapitre, la tour de l'horloge et le logement du prieur. A l'ouest le grand cloître était flanqué du double chapelet des pavillons individuels des religieux. Ne subsistent aujourd'hui qu'une partie du cloître, un corps de logis principal des bâtiments annexes (bâtiments des étrangers, du chapitre) et une chapelle. Ces bâtiments conservent quelques éléments de décor, notamment des boiseries et une grille en fer forgé.

Maison forte construite au 16e siècle par Pierre Farnier, marchand drapier et seigneur de Saint-Martin de Fugères. La propriété forme quadrilatère de bâtiments et de murs autour d'une cour intérieure. La partie Est du bâtiment sud a conservé sa voûte en berceau au rez-de-chaussée, ainsi que la tourelle d'escalier centrale en vis ; la façade sud a conservé une échauguette d'angle ainsi qu'une bretèche. Le bâtiment Est-ouest a perdu une tour circulaire au 20e siècle. L'empreinte du 18e siècle y est importante dans les décors (lambris, ferrures, stucs).

Le pont se trouve jeté sur la Loire à un point où se terminaient les deux tronçons d'une voie romaine, connue sous le nom de "Voie Bolène", qui traversait le Velay. Le pont actuel a sans doute été édifié à l'emplacement d'un pont romain dont se seraient inspirés les constructeurs du Moyen-Age (piles à appareil allongé et symétrique ; saillies triangulaires). Du 15e siècle daterait la surélévation de l'arche mère et l'abaissement des autres arches. Ces arches ont sans doute remplacé le tablier de bois établi suivant un usage fréquent au 14e siècle. Un document daté de 1367 dénomme en effet ce pont, le "Pont Plancher". Sur la rive droite, la Loire a emporté la levée d'accès, entraînant une déviation du chemin et l'adaptation de la pile.

L'appareil soigné et les éperons restants permettraient de dater ce pont du 14e siècle. A demi ruiné depuis le 18e siècle lors de la construction du nouveau pont. En sont conservées deux piles, ainsi que les deux maisons de péage qui en marquent l'entrée sur la rive droite.