Celle-Lévescault (86600)

Eglise romane construite aux 12e et 13e siècles sur l'emplacement d'un oratoire dédié à sainte Florance qui vécut là de 360 à 367. L'édifice servit longtemps de paroisse et de lieu de pèlerinage. Un prieuré s'était élevé autour du tombeau de la sainte, probablement à la fin du 11e siècle, dépendant de l'abbaye de Nouaille. En 1618, ce prieuré fut uni au collège des Jésuites de Poitiers, jusque vers 1718, date à laquelle il fut desservi par le curé de Celle-L'Evescault. En 1792, domaine et église furent vendus comme biens nationaux et désaffectés. La remise en état date de 1962. La chapelle est accolée à une maison d'habitation. Elle présente une nef terminée par un chevet plat. Le chevet est ajouré d'un triplet. La façade sud conserve, sur la corniche, un exemple des modillons typiquement romans qui couraient primitivement autour de l'église. A l'intérieur, le vaisseau est voûté en berceau brisé. Le côté sud est percé d'une large ouverture qui, primitivement, pouvait être l'entrée principale. Au niveau du choeur, sur la droite, une piscine d'ablutions est divisée par deux arcades retombant sur une colonnette surmontée d'un chapiteau. A gauche, un enfeu contient le tombeau présumé de sainte Florence.

Le site, riche en vestiges gallo-romains, est mentionné au 14e siècle. L'ensemble est constitué d'un corps de logis au fond d'une cour bordée de deux ailes de communs et d'un mur de clôture. Une ferme rénovée se trouve à l'est. A l'ouest, se développe une parcelle renfermant un verger et une prairie, et dont l'angle sud-est est occupé par un cimetière familial. Le style du logis et sa modénature évoquent les logis aux abords de Poitiers qui servaient de résidence aux champs et qui remontent, pour l'essentiel, au début du 17e siècle.

Eglise du 13e siècle, complétée au 15e siècle par un clocher ajouté en façade, peut-être après suppression d'un clocher central qui paraît avoir existé sur la troisième travée, d'après les dispositions du plan. L'église se compose d'une nef de cinq travées à voûtes d'arêtes, dont les deux doubleaux d'extrémités reposent sur des colonnettes en encorbellement. Deux arcs qui paraissent avoir supporté un clocher, reposent sur des piliers allant jusqu'au dallage. La nef se termine par un chevet carré. L'ancienne porte d'entrée à deux arcatures avec colonnettes ainsi que la grande baie qui la surmontait, se trouvent sous le clocher 15e. La voûte de ce clocher se dispose en arcs diagonaux et liernes, et sa façade est percée d'une porte à pinacles et accolade. Dans la partie supérieure, deux baies à simple cintre sont percées au niveau de la chambre du beffroi.