Châteldon (63290)

Protégeant un pont établi sur une dérivation du Vauziron, l'actuel beffroi est en réalité l'ancienne et unique porte de la première enceinte du village. Cette première enceinte a en grande partie disparu, absorbée par les démolitions et les reconstructions. La structure de cette porte apparaît dans l'arc d'entrée dont le noyau représente la porte originelle. Une corniche de pierres plates sur corbeaux de bois sépare les second et troisième niveaux. Un toit en pavillon avec lanternon abrite la cloche. Au troisième niveau, de petits jours carrés ménagés dans les charpentes d'armature sont les vestiges des communications de la tour avec le chemin de ronde. L'étage de l'horloge a dû vraisemblablement être construit vers le 16e siècle, transformant un ouvrage de fortification en beffroi.

Croix datée de 1600 sur le piédestal, mais la base et le fût ne sont pas de la même époque que le sommet. Cette croix présente une sculpture très fruste portant, d'un côté, une crucifixion, de l'autre une scène avec deux femmes.

L'enceinte intéressant l'église, au nord, daterait de 1345. L'édifice aurait été refait ou fondé par Isabelle de Montaigu qui aurait fait reconstruire l'antique sanctuaire, d'après un acte de 1314. Le rôle défensif originel de l'église semble avoir été primordial. Elle se situe au débouché nord de la vallée du Vauziron, voie naturelle de passage. Par rapport au site initial du rocher où s'était édifié le château du 12e siècle, l'église et l'enceinte auraient formé une défense avancée. £L'église se compose d'une nef de quatre travées avec bas-côtés (celui de droite ayant été élargi) , d'un choeur avec abside à cinq pans, d'un clocher en tête de la nef, servant de porche. Cet édifice a subi diverses modifications, avec ajout d'une sacristie et de chapelles. Le clocher a été surélevé à l'époque moderne.

Il subsiste à Châteldon peu d'éléments de menuiserie ancienne. Les vantaux de cette porte du 18e siècle sont un bon exemple du style campagnard. Chacun des deux vantaux se compose de trois panneaux. Le panneau supérieur est entouré d'un corps de moulures formé de courbes raccordées en accolades et orné, vers le haut, d'une coquille en bas-relief. Le panneau central est entouré de même et orné en son centre d'une corolle aux pétales saillants. Le panneau inférieur, que surmonte une corniche en saillie, est carré. Il est formé de motifs géométriques en relief s'ordonnant symétriquement autour d'un losange.

La façade nord de cette maison du 15e siècle est construite en pierre, tandis que la sud est en pans de bois. Le rez-de-chaussée s'ouvre sur un palier couvert, fermé au nord par un mur et abrité sous l'avancée du premier étage. Cet étage avant-solier repose sur le mur du côté nord et, à la façade principale ouest, sur une poutre que soutiennent un poteau vertical en bois et un pilier en pierre vers le milieu de cette façade. Au fond de la galerie ainsi formée, le rez-de-chaussée comporte deux portes, à deux vantaux chacune, formés de petits panneaux rectangulaires et présentant un exemplaire de menuiseries du 15e siècle. La construction est à pans de bois sur la façade principale. Chaque étage comporte deux rangées superposées de croix de Saint-André reliant les poteaux aux sablières. Le second étage de la façade principale est en encorbellement sur une rangée de cinq consoles.

Ensemble de maisons en pisé et pans de bois qui correspond à un type d'habitat issu de la période médiévale et constamment utilisé du 16e au 18e siècle par une paysannerie de petits vignerons. Elles ont été progressivement abandonnées à la suite de la crise du phyloxéra et du départ des vignerons pour les verreries de Puy-Guillaume.