Châtillon-sur-Indre (36700)

Le château est formé d'une partie qui devait être l'ancien donjon du 13e siècle, avec à l'arrière un bâtiment flanqué de quatre tours qui semble appartenir au 15e siècle. La chapelle, située au deuxième étage du donjon, est ornée de peintures murales dont une scène de Crucifixion au-dessus de l'autel.

Le château joua un rôle important dans les luttes entre Henri II d'Angleterre et Philippe-Auguste. Henri II fit construire une puissante forteresse entre 1160 et 1185 (dont subsiste le donjon, de forme légèrement conique, et sa chemise). Le château fut réuni au domaine royal au début du 13e siècle. En 1272 fut construit un logis (date obtenue par dendrochronologie de la charpente). Philippe III continua les travaux qui furent terminés vers 1289. Une chapelle à deux niveaux est accolée au logis ; sa charpente fut reprise au 14e ou au 15e siècle. Contre la courtine nord s'appuie un bâtiment utilisé comme prison de 1595 jusqu'au 19e siècle ; sa charpente fut mise en place entre 1379 et 1384. Le château fut délaissé par la royauté dès le début du 16e siècle. Aux 17e et 18e siècles, la grande salle du logis abritait l'auditoire de justice. Elle fut aménagée en salle des fêtes par A. Laprade en 1933. On remarque la présence de peintures murales de la fin du 13e siècle dans les cinq salles hautes du logis (frises à décor géométrique, blasons encadrés de motifs végétaux, etc.).£La motte et le logis furent donnés par Charles-le-Chauve à l'un de ses fidèles nommé Haimon. En 1170, le château passa dans les mains du comte d'Anjou et roi d'Angleterre Henri II et joua un rôle important dans les luttes entre ce roi et Philippe Auguste. Henri II fit construire une puissante forteresse, dans le 3e quart du 12e siècle (dans les années 1160-1185). De cette forteresse subsistent le donjon légèrement conique et sa chemise de plan polygonal, implantés sur une motte. Trois courtines clôturaient la cour du château : l'une au nord, flanquée de tours carrées, irrégulièrement espacées (dont deux encore existantes) , une autre à l'est, détruite au 13e siècle, lors de la construction du logis, et la troisième au sud, détruite au début du 19e siècle. L'enceinte du baile fut ensuite complétée par plusieurs tours rondes. Réuni au domaine royal, le château fut confié à Dreux de Mello, de 1206 à 1249. En septembre 1274, il fut remis à Pierre de la Brosse, chambellan et favori de Philippe-le-Hardi. Lorsque le nouveau possesseur fut pendu à Montfaucon en 1278, Châtillon revint au roi ; d'importants travaux avaient été exécutés, dont la construction, au nord de l'ensemble, d'un logis, depuis 1272 environ (charpente de la partie nord). Philippe III continua les travaux qui furent achevés vers 1289 environ (charpente en appentis appuyée contre le pignon sud). Une chapelle palatine à deux niveaux, dédiée à Notre-Dame, est accolée au logis. En plan, elle est constituée par un rectangle terminé par un chevet à cinq pans, tourné vers le sud. Elle n'existait pas encore en 1226 ; elle est citée pour la première fois en 1280. Sa charpente fut reprise au 14e ou au 15e siècle. Contre la courtine nord s'appuie un bâtiment utilisé comme prison de 1595 au 19e siècle. Sa charpente, à chevrons portant fermes en berceau brisé, correspondant à un toit en appentis, a été mise en place entre 1379 et 1384. Délaissé par la royauté dès le début du 16e siècle, Châtillon fut alors fréquemment engagé, jusqu'à son aliénation définitive par échange en 1745. La grande salle du logis accueillait aux 17e et 18e siècles, l'auditoire de justice. La construction d'une porte fortifiée, encadrée par deux tours circulaires, fut entreprise sur l'ordre du baron de Sennevières, capitaine du château et de la ville en 1610. Elle ne fut jamais été achevée.

Vers la fin du 12e siècle, la terre et le château de Châtillon appartenaient aux comtes de Touraine qui les cédèrent, à cette époque, au roi de France. En 1204, Philippe Auguste donna la terre au connétable Dreux de Mello. En 1276, la châtellenie fut réunie définitivement à la couronne sous Philippe III. Cette tour est le dernier vestige du château qui s'élevait dans cette localité à la fin du 12e ou au début du 13e siècle, et devait en constituer le donjon. Elle est isolée sur tout son périmètre, sans aucune trace de courtine la reliant à quelque ouvrage voisin. Ses approches étaient défendues par l'enceinte générale du château, mais également par une enceinte spécifique. La tour comprend un sous-sol accessible par une trappe. Au-dessus se trouve un étage, voûté par une coupole hémisphérique.

Edifice reconstruit vers le 11e siècle, et terminé au 12e, probablement à l'emplacement d'une église antérieure. La sculpture des chapiteaux présente de figures humaines et animales. La face occidentale avait autrefois un porche avancé.

La petite ville de Châtillon-sur-Indre, située au nord-ouest du département de l'Indre, fut le siège d'une importante seigneurie passée en 1203 sous contrôle royal. Siège particulier du Grand bailly de Touraine, devenu présidial en 1639, elle fut à l'époque moderne la pus importante ville judiciaire du Bas-Berry, gardant autorité sur un territoire couvrant une grande partie de la Haute-Touraine et la moitié du Bas-Berry. La présence des administrations royales la firent bénéficier d'une réelle prospérité. A la fin du 16e siècle, des hôtels, preuve d'une richesse nouvelle de la ville, furent édifiés. Les documents permettant de connaître les circonstances de la construction de cet hôtel font défaut. Les quelques éléments de décor encore visibles sur les grandes lucarnes du principal corps de logis font remonter sa construction aux années 1540, mais l'intérêt de cet immeuble réside essentiellement dans la galerie à deux niveaux qui borde la cour au sud, élevée au cours du dernier quart du 16e siècle. Cette galerie présente beaucoup d'analogies avec la façade sur la rue Grande de l'hôtel dit d'Henri III. Elles ont été bâties l'une et l'autre probablement sous le règne d'Henri III, dans ces années où s'est formé le style classique, mais on peut penser qu'elles ont peut-être été conçues par le même maître d'oeuvre, parfois avec une certaine maladresse. Dans ces deux compositions, l'ordonnance est symétrique de part et d'autre d'un axe vertical, mais les entablements, les bandeaux et les corniches soulignent aussi nettement les horizontales. Il y a employé les ordres, introduit de la fantaisie par les figures de grotesques qui timbrent les entablements, les corniches ou, rue Grande, décorent les appuis des fenêtres. Il est possible que ces figures aient été sculptées par le même atelier. Le même vocabulaire décoratif se retrouve sur les chapiteaux, qu'ils soient composites à l'hôtel dit d'Henri III, ou ioniques, rue du Nord, avec volutes, oves séparées par des dards, palmettes feuillagées. Rue Grande, le premier niveau de la travée de l'ancien escalier, composé de deux baies jumelées sous un large bandeau formant entablement, rappelle les trois arcades jumelées et le bandeau de la galerie de l'hôtel de la rue du Nord. Ces deux hôtels montrent de quelle manière un maître d'ouvrage, probablement local, a compris et interprété le style classique dans le dernier quart du 16e siècle. Comme l'hôtel dit d'Henri III, cet immeuble de la rue du Nord est un élément important du patrimoine architectural de la ville et le témoin rare et fragile d'une époque prospère de son histoire.

La petite ville de Châtillon-sur-Indre, située au nord-ouest du département de l'Indre, fut le siège d'une importante seigneurie passée en 1203 sous contrôle royal. Siège particulier du Grand bailly de Touraine, devenu présidial en 1639, elle fut à l'époque moderne la plus importante ville judiciaire du Bas-Berry, gardant autorité sur un territoire couvrant une grande partie de la Haute-Touraine et la moitié du Bas-Berry. La présence des administrations royales la firent bénéficier d'une réelle prospérité. A la fin du 16e siècle, des hôtels, preuve d'une richesse nouvelle de la ville, furent édifiés. L'hôtel dit d'Henri III fut construit au nord-ouest de la ville, en coeur d'îlot, sur une vaste parcelle s'étendant entre la rue Grande, axe de peuplement essentiel de la ville dès son origine, et le mail dominé par les fortifications urbaines. Si les documents permettant de connaître les circonstances de la construction de cet hôtel font défaut, le style maniériste de ses façades sur rue et nord-ouest, ainsi que l'inscription FRANCE POULONGNE qu'accompagne le monogramme du roi Henri III, permettent de situer son édification pendant le règne du roi, peut-être vers 1584, date à laquelle le souverain prit possession de la châtellenie de Châtillon. Le constructeur, dont le nom n'est pas connu, devait être un notable à son service. Le traitement de l'entrée et le décor soigné de sa façade principale distinguent cet hôtel des autres maisons de la rue et attestent de la place de son propriétaire dans la hiérarchie sociale. A la fin du 16e siècle, l'hôtel devait être composé de deux corps de bâtiments principaux : un corps de logis sur rue comportant une aile perpendiculaire nord-ouest donnant sur une petite cour intérieure, et un corps transversal au sud du passage couvert desservant une vaste cour. La composition de la façade établie sur la rue Grande manifeste un souci de régularité. La superposition des baies et des lucarnes, les lignes horizontales des entablements et des bandeaux, marquent nettement l'ordonnance à peu près symétrique dont l'axe est constitué par la travée de l'ancien escalier. Cette façade offre la particularité de concilier deux styles de décor contemporains, répartis de part et d'autre de la travée de l'escalier : à gauche, les ordres associés aux bossages l'animent, et, à droite, les encadrements moulurés à crossettes des baies lui confèrent une plus grande sobriété et une certaine austérité. Ce même vocabulaire est repris sur la façade en retour nord-ouest, sans toutefois l'apport pittoresque des grotesques. Cette répartition correspond-elle à un goût particulier ou marque-t'elle une brève interruption dans la construction et un changement de programme ? Bien que le rez-de-chaussée de cet hôtel ait été mutilé par le percement de magasins, que ses façades sur cour aient été dénaturées, ses deux façades sur la rue et nord-ouest comptent parmi les plus remarquables de Châtillon-sur-Indre. Elles montrent de quelle manière le style classique a été compris et interprété en province dans le dernier quart du 16e siècle. L'hôtel dit d'Henri III, élément important du patrimoine architectural de la ville, est aussi le témoin rare et fragile d'une époque prospère de son histoire.

Le répertoire décoratif et la présence de l'emblème de Henri II sur une clef de voûte permettent de supposer que cette maison a été bâtie pendant le règne de ce roi. Le corps de logis principal s'étend entre une courette en retrait de la rue et une basse-cour. Ses élévations sont rythmées par deux ordres superposés, utilisant un ornement classique. Un escalier rampe sur rampe est logé dans un pavillon autonome en retour d'équerre sur la courette, éclairé en façade par une loggia ou un cabinet. Cette maison témoigne de la connaissance qu'avait son bâtisseur de la théorie des ordres antiques, sans doute par la lecture de traités. La réalisation montre de quelle manière un maître d'oeuvre provincial a compris et interprété le style classique au milieu du 16e siècle.

Des constructions auraient été élevées à l'emplacement du hameau actuel dès le 12e siècle. L'ancien prieuré dépendait jusqu'à la Révolution de l'abbaye de Villeloin. Il s'agit d'un bâtiment rectangulaire à deux pignons. Sur la façade Est est accolée une tourelle d'escalier à cinq pans. Au premier étage, une pièce conserve quelques vestiges de peintures murales à motifs végétaux, du 16e ou 17e siècle.