Elne (66200)

place Alain-Savary

Siècle : 20e siècle

Description

En 1950, la municipalité prévoit un programme d’urgence pour la construction d’une école de filles et de logements d’instituteurs. La population de 5000 habitants croît régulièrement avec le développement des cultures maraîchères, qui remplacent peu à peu la vigne et exigent plus de main d’œuvre. La situation des écoles est mauvaise : 7 classes de filles sont réparties en deux bâtiments, dont un très mal disposé. Les 8 classes de garçons connaissent le même problème : une école en mauvais état, deux autres classes mal installées dans les logements transformés, une encore ailleurs et sans cour. Il en va de même pour la maternelle. De plus, la ville devrait prévoir un cours complémentaire pour ses habitants et ceux des communes environnantes. Il faut aussi compter avec les besoins ultérieurs. Le terrain choisi, d’une surface de 12 000 m², doit permettre de construire tout le programme envisagé. Deux tranches sont en effet prévues, celles des filles en urgence, celles des garçons plus tard. Les deux anciennes écoles ainsi libérées doivent être transformées la première en maternelle, la seconde en cours complémentaire. Il était prévu 17 ou 18 logements en 1950. Une vue en perspective de l’avant-projet (août 1952) montre que la disposition définitive n’a pas changé. Dans la perspective de la place Savary, l’entrée sépare les deux ailes du groupe scolaire, filles et garçons, orientées nord-est/sud-ouest. Chaque aile comporte deux bâtiments contigus avec une légère cassure qui épouse la courbe de la rue des Ibères. La cour occupe le reste du losange du terrain, un grand espace à l’est étant dévolu aux terrains de sport. Un seul bâtiment de logements a été construit sur la place Savary (les plans prévoyaient un bâtiment en symétrique de l’autre côté de la voie). Le pavillon d’entrée a été simplifié dans le projet définitif de 1954. Un seul étage était prévu. Finalement, deux étages ont été construits pour créer un seul grand groupe scolaire (sans maternelle). La première tranche a été achevée en 1955, la seconde en 1959. Au centre de la composition côté cour, une longue langue de terrain est réservée à un jardin. Une allée centrale permet d’accéder à une longue plate-bande en forme de U. Il était auparavant continué par la séparation entre les deux cours ; c’est aujourd’hui un jardin pédagogique. Un projet de fontaine devait orner le mur de séparation entre les deux préaux, décor de céramique de Marcel Delaris (1911-1995), natif d’Elne, artiste-peintre décorateur à Perpignan. Le dispositif comportait deux éléments, une figure en céramique en bas-relief et en couleur sur fond de carreaux bleus (atelier de poterie catalane Sant Vicens) représentant Pomone et un bassin en accolade devant. Ce projet est critiqué par Stym-Popper, architecte des Monuments Historiques et conseiller technique pour les constructions scolaires pour son traitement de la couleur « qui s’approche du bariolage » et la forme des décors et du bassin, trop compliqués pour l’architecture. Il conseille de simplifier l’ensemble pour lui donner plus de monumentalité. Nous ne savons pas si ce décor a finalement été fait. Dix ans après son achèvement, le groupe scolaire doit s’agrandir et on installe une série de classes préfabriquées, de type classes démontables Vissol. La première est commandée pour la maternelle (une classe simple avec vestiaire) en 1966, puis 5 viennent compléter le dispositif, classes simples ou doubles. Quatre subsistent sur le terrain de sport. Elles servent à des activités périscolaires et pour des associations. Une extension a été faite en 1992 dans la continuité de l’aile gauche, rue des Ibères, pour les locaux du centre de loisirs associé à l’école (CLAE puis ALAE).