Ille-sur-Têt (66130)

Une église primitive est mentionnée dès 1242. L'église actuelle peut remonter au 17e siècle. La chapelle ne comporte qu'une nef sans décor, dont la dernière travée forme choeur à chevet plat, et est couverte d'une charpente portée par des arcs transversaux. Chaque travée est séparée de la suivante par un arc doubleau surbaissé. Saint-Maurice est un exemple d'architecture romane adaptée par le 17e siècle, probablement rare dans la région.

Autrefois église paroissiale d'un village disparu. L'édifice appartient au premier art roman et a été élevé au milieu du 11e siècle. Desaffectée, la chapelle conservait dans son abside des peintures murales romanes représentant le Christ en majesté, entouré des symboles des quatre évangélistes. Cette décoration se prolongeait dans le choeur par des scènes représentant l'adoration des mages, une Annonciation et une crucifixion. Le style des peintures et l'épigraphie des inscriptions permettent d'attribuer cet ensemble sensiblement à l'époque de la construction, ou un peu plus tard, au début du 12e siècle. Un autre ensemble de peintures qui se trouvaient dans une chapelle latérale, datait du début du 14e siècle. Ces fresques romanes caractérisent un style local dont les procédés sont ceux des miniaturistes des monastères catalans.

Croix située dans le cimetière d'Ille-sur-Têt.

Eglise construite au 12e siècle et mentionnée pour la première fois en 1173. La Rodona est un terme fréquemment employé pour désigner un terroir ou une pièce de terre de forme plus ou moins ronde. C'est une église à nef unique et abside polygonale. La nef est couverte en berceau brisé. Sur le mur nord apparaît le tracé d'un arc brisé qui mettait en communication la nef et le clocher. Le choeur couvert en cul de four est légèrement plus étroit et moins élevé que la nef. Le chevet est orné, dans sa partie supérieure, d'une arcature lombarde composée d'une série d'arcs reposant alternativement sur des culots sculptés et sur des lézènes. Au 13e siècle, contre le mur méridional fut établie une galerie donnant sur le cimetière. Le portail occidental, en marbre, fut établi au 14e siècle et la tribune au 15e. Le portail méridional, également en marbre, a été démonté en 1851 et remonté à l'église Saint-Pierre de Corbère.

L'église fut construite par le Tiers ordre du Carmel qui voulut une église pour sa confrérie et la construisit en partie avec ses ressources. En 1729, agrandissement de la nef. Sous le Second Empire, l'édifice servit de lieu de réunion. Il fut rendu au culte jusqu'en 1977. Il s'agit d'un édifice rectangulaire, à nef unique et chevet plat, de style baroque. La façade sur rue est un pignon ajouré d'une simple baie et chargé d'un clocheton à une arcade. La porte d'entrée est encadrée de deux pilastres nus, chargés de deux motifs d'amortissement qui encadrent un fronton à volutes. Elle est couverte d'un segment d'arc sur lequel est gravé l'année 1766. Une niche godronnée occupe le centre du fronton qui est chargé d'un écu armorié. A l'intérieur, la nef est divisée en cinq travées par des pilastres. Elle est couverte d'une voûte en berceau plein cintre. La dernière travée au fond de la nef est occupée par une tribune. Le choeur est couvert d'un berceau en plein cintre qui ne semble pas correspondre à une disposition d'origine d'après l'arc brisé qui apparaît au-dessus de l'arc triomphal.

La construction d'une nouvelle église fut décidée après la destruction de l'ancienne paroisse lors du siège de la ville par les Français en 1642. La reconstruction s'échelonne de 1667 à 1723, sous la direction de l'architecte Joseph Morato (vers la fin de la construction). Il s'agit d'une vaste église à nef unique et chevet polygonal. A l'extérieur, la façade, datée de 1720, est d'esprit baroque avec fronton et pilastres. A l'intérieur, la nef est couverte d'une voûte sur croisée d'ogives. Un très important mobilier baroque contemporain de la construction orne l'église.

A l'époque carolingienne, le pouvoir, soucieux de s'appuyer sur l'Eglise, favorisa les fondations de monastères. Celui de Régleille reçut en 844 de Charles le Chauve des privilèges royaux. Régleille fut peuplé par un groupe de moines venus, sous la conduite de Sintremundus, de l'abbaye de Sorède et resta sous la dépendance de cette dernière sans avoir d'autonomie propre. Les moines l'abandonnèrent sans doute vers le 12e siècle. La seigneurie fut maintenue jusqu'à la Révolution. Située dans un site mal défendu naturellement, l'église fut très tôt fortifiée par surélévation des murs. L'édifice est à nef unique et abside semi-circulaire. La nef semble avoir été divisée, à l'origine, en trois travées. Le seuil d'origine apparaît au niveau de la travée médiane. De l'édifice primitif ne subsiste, en élévation, que la première travée et le choeur. La nef est couverte d'une voûte en berceau légèrement brisé et est flanquée, au niveau de chaque travée, de deux arcs formerets qui doublent les murs goutterots et supportent la voûte. Ces arcs formerets prennent eux-mêmes appui sur des piliers rectangulaires. A l'extérieur, la travée de choeur provoque un léger décrochement semblable à un embryon de transept. L'abside semi-circulaire est voûtée en cul de four. Extérieurement, l'église prend l'aspect d'une forteresse. C'est vraisemblablement à la fin du 12e ou au 13e siècle que les murs de la nef et l'abside furent surélevés, transformant l'église en donjon. La surélévation des murs prend directement appui sur les lauzes, en bordure du toit, témoignant du caractère hatif de ces surélévations défensives. Les murs sont couronnés de créneaux et de merlons munis d'archères courtes. Le servie des meurtrières et du chemin de ronde devait être assuré par des échelles et des passerelles de bois.

L'hospice tel qu'il apparaît aujourd'hui est une construction du 17e-18e siècle. Sa fondation est cependant plus ancienne, la première mention remontant à 1139. Le corps de bâtiment de plan rectangulaire est à un étage sur rez-de-chaussée et avec comble. Il s'agit du dortoir des malades, organisé sur deux niveaux à distribution semblable. Au rez-de-chaussée comme à l'étage, deux séries de cinq alcôves s'ouvrent sur un couloir central par l'intermédiaire d'arcs en anse de panier. Ceux du rez-de-chaussée reposent sur des demi-colonnes tandis que ceux du premier étage prennent appui sur des pilastres à ressauts. L'ensemble est couvert de voûtes d'arêtes. La façade occidentale est ornée d'un fronton rompu baroque. La chapelle est un édifice rectangulaire à chevet plat. La nef est constituée de trois travées séparées par des arcs doubleaux sur pilastres et est couverte d'une voûte en berceau plein cintre sur laquelle pénètrent les lunettes des fenêtres hautes. Le choeur est couvert d'une voûte d'arête. La chapelle est en communication directe avec les deux niveaux du dortoir des malades par son mur ouest.

Joseph d'Ardena, comte de Darnius, aurait fait construire cet hôtel vers 1650. Ce personnage fut lieutenant de la cavalerie au service de Louis XIII. Mazarin lui attribua la vicomté d'Ille. Dans son état primitif, l'hôtel formait une masse de plan rectangulaire. Elevée de deux grands étages sur rez-de-chaussée, la construction entourait une cour intérieure avec entrée dans l'axe de la façade sud et galerie à colonnettes au nord de la cour. Extérieurement, la façade a été remaniée. Ces retouches ont cependant laissé subsister, avec le portail, les linteaux de marbre des fenêtres du premier étage, les encadrements en harpe, également de marbre, de celles du second étage, ainsi que les chaînes d'angle. Le portail est de type catalan, en plein cintre à grands claveaux. Pavée de petits galets, la cour est longée à l'ouest par un escalier extérieur droit qui donne accès à une galerie couverte de voûtins, tendus entre des poutrelles de bois. Cette galerie s'ouvrait sur la cour par trois arcades surbaissées reposant sur des colonnettes de marbre.