Le Broc (63500)

Ensemble médiéval des 13e (donjon) et 14e siècles, remanié au 17e siècle (logis sud). Les restes du château constituent d'intéressants vestiges d'une forteresse appartenant à une lignée de places défendant la Comté et le Dauphiné d'Auvergne. Le château a conservé son donjon et ses courtines nord et sud. En 1761, le château, déjà en ruines, est racheté par des propriétaires qui le divisent en plusieurs parties.

Maison-forte médiévale ayant conservé sa silhouette primitive. Ce fief est connu début 1500. Edifice médiéval modifié au 17e siècle, décoré à la fin du 18e siècle (boiseries ; papier peint) , remanié en 1898. L'ensemble de toiles peintes, signées Moulianeuf, furent réalisées vers 1782 d'après les dessins de Coypel et illustrent le Don Quichotte de Cervantès. Le grand salon du premier étage est également orné de papiers peints marouflés sur toiles tendues sur châssis. Ce modèle, acheté en 1782 à la manufacture de Réveillon, est composé de 24 carrés formant lés, ornés de motifs inspirés des grotesques italiens revus par le 18e siècle français (angelots portant des bouquets de fleurs en papier, rinceaux, arabesques, naïades, médaillons, rubans en éventail). Un parc a été planté à l'anglaise à la fin du 19e siècle.

Prieuré dépendant de la Chaise-Dieu. Ce petit édifice se compose d'un logis et d'une chapelle qui a été fortement surélevée à une époque qui pourrait être assez ancienne. La salle basse du rez-de-chaussée construite parallèlement à la chapelle et accolée au flanc nord de cette dernière, devait constituer avec elle le noyau primitif d'un petit prieuré qui prit, par la suite, plus d'importance et vit ses bâtiments s'agrandir aux 14e et 15e siècles. La façade ouest comprend une tourelle rectangulaire, une tourelle arrondie, une partie plate en retrait par rapport aux deux tours. Cette partie comprend l'entrée primitive de la chapelle. Dans l'axe de cette porte se trouve une petite ouverture rectangulaire avec, au-dessus, une rosace quadrilobée. Au-dessus de la chapelle furent construits les appartements, probablement au 14e ou 15e siècle. ££La chapelle renferme des peintures murales probablement réalisées à la fin du 13ème siècle ou début du 14ème siècle et couvrant apparemment tous les murs. Le choeur possédait des peintures sur trois niveaux. Le registre supérieur est bien conservé et représente des orants agenouillés. Sur la paroi est, on trouve une représentation de saint Jean-Baptiste à qui était dédiée cette chapelle de Chauliac. Le décor de la voûte, en grande partie effacé, laisse cependant deviner le blason de l'ordre de Malte ainsi qu'un Christ au tétramorphe.£Sur la façade Est, une fenêtre gothique à arc trilobé, qui éclairait le fond de la chapelle, a été allongée et dotée de trois marches d'escalier pour servir d'entrée à la partie supérieure de la chapelle, lorsque celle-ci fut coupée à mi-hauteur par une dalle de ciment. Sur la façade nord, deux tours rectangulaires formaient deux avant-corps enserrant une partie étroite en retrait. La tour de gauche s'est écroulée. £A l'intérieur, présence d'un escalier à vis desservant la salle basse, les deux étages d'appartements et les combles. Sur chaque palier, à côté de la porte desservant les pièces, se trouve, creusée dans le mur, une niche rectangulaire dont la tablette inférieure est percée d'un trou circulaire destiné à recevoir la chandelle qui éclairait l'escalier.

Le logis et les communs furent bâtis au 18ème siècle, accompagnés d'un jardin ordonnancé remplacé dans les années 1880 par un parc à l'anglaise. La cuisine, le vestibule et la grande salle voûtée d'arêtes au rez-de-chaussée sont des aménagements intérieurs datant du 18ème siècle. Le reste du domaine comprenait des prairies, un verger, un lavoir, un potager et un pédiluve. Un système hydraulique avec des galeries souterraines fut également installé. La maison de maître présente une architecture très simple et dépourvue d'ornementation. A l'intérieur, l'escalier principal remonte au 19ème siècle ainsi que les pièces du premier étages (billard, salon, salle à manger, bibliothèque et chambres à alcôves) qui conservent un décor de parquets et cheminées en marbre. Les communs regroupent, autour d'une cour, une orangerie, une écurie, une étable, un logement de fermier, une grange, un poulailler et une remise

Construite vers 1900 par une riche famille d'origine italienne, la villa Albanel apparaît extérieurement comme assez banale, conçue selon un style éclectique à la fois néo-Gothique, Renaissance, et classique. Elle est entourée d'un jardin également composite, mélange de jardin à l'anglaise et à l'italienne. Ce sont surtout les décors intérieurs qui surprennent par leur richesse et leur foisonnement, empruntant également à tous les styles ; les sculptures et éléments de décor gothiques et baroques sont particulièrement originaux et étonnants. Rareté de ce type de décor, avec, notamment, le caractère théâtral du hall, conçu à l'anglaise. L'effet de contraste entre le côté bourgeois de l'extérieur et l'extravagance de l'intérieur est saisissant et constitue un exemple remarquable et accompli d'édifice éclectique, comparable également à la Cannière et à La Grangefort. Cette grosse villa construite sur un terrain en pente forme un L : - La façade sur rue (est) , composite, est un rhabillage sur une structure plus ancienne. - La façade sud, classique, est divisée en trois corps séparés par des chaînes de bossages, un corps central de trois travées avec balcon reposant sur trois arcades. La porte-fenêtre centrale comporte le seul ornement : plate-bande formant archivolte surmontée d'un aigle en fonte. Les deux corps latéraux ont deux travées chacun : la façade ouest est de plain-pied avec une terrasse dominant le jardin. Marquise à frise en métal découpé surmontant la porte-fenêtre centrale. La cour intérieure délimitée par les deux ailes en retour d'équerre est fermée à l'ouest, dans le prolongement de la terrasse par un ensemble néo-gothique en trois parties : une tour-pigeonnier ronde à toit conique ; un porche à tympan frappé des armoiries des Albanel et mur couronné d'un faux parapet à créneaux et merlons ; une aile basse à pans coupés également crénelée, et percée de baies à croisées de pierre. La porte d'entrée principale est ouverte dans le mur ouest de cette aile, abritée par un porche à auvent de pierre porté par deux colonnes. Les deux vantaux, de structure classique (tympan de balustres ajourés) sont ornés de panneaux naïfs évoquant le passé des Albanel : écus armoriés surmontés de cimiers (croissants rappelant les croisades) , têtes de chevaliers représentés de profil, médaillons intégrés dans des motifs d'arabesque Renaissance, plis de serviette. Le tout est d'une polychromie très vive. Distribution intérieure : - Grand Hall - escalier : Cette grande pièce d'apparat, comme dans les châteaux anglais du 16e siècle, avait un rôle plus symbolique qu'utile. Reflet du statut social des propriétaires, il permettait de juger de leur richesse. Les cartes postales anciennes qui le représentent meublé nous le confirment : armures, tableaux et mobilier chargé donnaient une impression de luxe cossu, presque de petit musée. Ce hall forme un vaisseau qui a conservé son décor troubadour : plafond à solives sur consoles, frises peintes avec armoiries des Albanel, vitrail formant éclairage zénithal, toile rouge à impressions dorées - Palier ouvert par des arcades comme une tribune. L'on remarque divers éléments en bois peints de style baroque, chambranle et frontons encadrant le revers de la porte d'entrée, cheminée avec sa glace, autel et rétable. - Salle-à-manger : Cette pièce conserve deux huiles sur toile en-dessus de porte, paysage au bord d'une rivière et une marine. - Salon Gothique : L'on remarque quatre double vantaux à chambranles baroques (putti) et panneaux à plis de serviette. Une exceptionnelle cheminée en bois doré et polychrome au décor baroque très chargé : colonnes engagées, pilastre, putti, arabesques, frise sculptée naïve (vie de Saint ?). - Jardin : composite, mélange de jardin à l'anglaise avec essences résineuses (cèdre) et à l'italienne. Axe utilisant la déclivité du terrain pour former des paliers successifs rythmés par des bassins et des statues agrémentés d'arbustes méditerrané ens taillés (ifs - thuyas - buis). Parmi les principales statues, on remarque des copies d'antique (Vénus - faune) et un joueur de flûte proche du modèle de Falguières.