Le Buisson-de-Cadouin (24480)

L'abbaye fut fondée en 1115 et la construction des premiers bâtiments est due à Géraud de Sales. Au début du 13e siècle, l'abbaye augmente ses possessions. Vers 1370, les bâtiments étaient à moitié en ruines. La restauration commença à partir de 1422, interrompue par les guerres de Religion. L'abbaye tomba entre les mains d'un chef huguenot qui sauva le monastère de la destruction. Il connut de nouvelles destructions à la fin du 16e et au début du 17e siècle. En 1643, Cadouin se relève. A la Révolution, les biens du monastère furent vendus.££La disposition des bâtiments claustraux forme un H dont la partie supérieure enserre le cloître, tandis que l'inférieure, à demi fermée au sud par une grange, renferme une cour. Le bâtiment nord conserve une partie des murs goutterots du 12e siècle. L'étage a été remonté au 17e siècle sur des murs romans, et devait abriter le dortoir. La chambre dite de l'Evêque conserve ses boiseries et cinq panneaux d'Aubusson à sujet de fables de Florian. L'aile centrale du H, appuyée aux 17e et 18e siècles contre le mur sud du cloître, devait être occupée par les cuisines et le réfectoire. L'aile ouest se divise de part et d'autre d'un passage accédant à la cour intérieure. La partie nord a été rebâtie au 15e siècle sur l'emplacement du logis des convers. Une saillie du bâtiment, au nord, renferme un passage accédant au cloître, et un escalier desservant les étages. La partie sud comporte, en sous-sol, le cellier voûté en berceau brisé. Aux 15e et 17e siècles, la partie haute du logis, constituant les appartements de l'abbé, a été rebâtie. Pour desservir le logis, une tourelle d'escalier en vis (effondrée) avait été installée à l'angle sud-est du cellier au 15e siècle. Une bâtisse transformée en grange occupe la partie sud de la cour, élevée sur d'anciennes fondations.

L'église est mentionnée ans le cartulaire de l'abbaye de Cadouin. Elle servait également de lieu de réunion pour les actes solennels et les moines blancs possédaient à proximité des terres exemptes de dîmes. En 1875, Cabans cessa d'exister au profit du Buisson qui devint le centre de la commune avec une nouvelle église paroissiale. Désaffectée en 1880, l'église fut rendue au culte en 1959. ££L'édifice se compose d'une nef suivie d'un choeur barlong. Les trois travées de la nef sont voûtées en berceaux brisés qui paraissent avoir été remontés au 14e siècle. Au sud de la première travée, s'ouvre les fonts baptismaux circulaires. Au nord et au sud de la troisième travée s'ouvrent des chapelles barlongues du 16e siècle, voûtées en berceaux transversaux brisés. Nef et chapelles ont été repercées de baies modernes. Un clocher barlong s'élève sur la travée occidentale, renforcé sur trois de ses angles par des contreforts, celui du sud-ouest se confondant avec la tourelle carrée de l'escalier du clocher. Le portail ouvre sous trois archivoltes constitués de boudins retombant sur de petites bases moulurées supportées par un bahut.

L'église aurait été, à l'origine, l'ermitage de Géraud de Salles, fondateur et premier abbé de Cadouin. A la fin du 11e ou au début du 12e siècle, une petite église fut élevée pour remplacer cet ermitage. Probablement brûlée la guerre de Cent ans, la nef fut rebâtie et l'abside surélevée, l'une et l'autre étant fortifiées. L'édifice se compose d'une nef et d'un choeur. A l'origine, elle devait être voûtée en pierre, alors qu'aujourd'hui elle n'a plus qu'un plafond en bois. L'arc triomphal repose sur des colonnes aux chapiteaux ornés (décor animal, sirènes...). Le choeur a son pourtour décoré de sept arcatures aveugles dont les arcs plein cintre retombent sur des colonnettes à chapiteaux sculptés (feuillages, entrelacs, têtes humaines). Au 14e siècle, l'ensemble a dû être surélevé et fortifié, notamment le chevet. Le portail était défendu par un mâchicoulis. Une ouverture rectangulaire à l'extrémité du mur sud de la nef, près du contrefort d'angle du choeur, ainsi qu'une rangée de boulins, laisseraient supposer qu'il y eut une sorte de chambre de défense sur cette partie de l'édifice.

L'église se compose de deux travées rectangulaires, l'une plus vaste formant la nef, l'autre plus étroite et ornée d'arcatures formant le sanctuaire. Ces arcatures retombent sur des colonnes en marbre noir. Les chapiteaux supportant la retombée de l'arc triomphal sont ornés de feuillages et d'entrelacs dans le style du 12e siècle. Au-dessus de la nef s'élève un logis en forme de tour carrée percée de meurtrières. Le chevet porte une surélévation également destinée à faire de l'église une forteresse.

Le four est placé dans un soubassement et construit en maçonnerie de moëllons. Au-dessus est aménagé une réserve à sacs de farine et le logement du domestique. Cette partie est en charpente et torchis. La couverture était en lauzes.

Présence dans la grotte de nombreuses gravures, de sols archéologiques et de squelettes humains contemporains des oeuvres d'art préhistoriques ornant la cavité.

Type du manoir sarladais, situé dans une cour fermée. Un châtelet d'entrée, avec petit chemin de ronde sur corbeau, protège l'entrée de la cour. Au fond de celle-ci se trouve le corps de logis en rez-de-chaussée, accolé à une tour carrée du 17e siècle dans laquelle se trouve l'escalier de pierre. A droite de la cour se trouve un corps de bâtiment à deux étages et un grenier. Une tour ronde du 15e siècle s'appuie à ce bâtiment. Le puits se trouve sous un appentis dont le toit repose sur des colonnes rondes du 17e siècle. Lui fait face un corps de logis bas.