Ligugé (86240)

Lors de fouilles réalisées en 1952, des substructions romaine et romane ont été découvertes au nord de l'église. Des vestiges ont également été découverts sur une surface s'étendant à l'ouest de l'abbatiale jusqu'à l'extrémité du cloître, et au nord jusqu'au presbytère. Sous l'église se trouvent les vestiges de la crypte. Une partie du clocher, de la sacristie et du cloître conserve les traces de l'église du 7e siècle ainsi que des éléments des édifices des 5e et 6e siècles.

Au 16e siècle, une première demeure était établie sur les terres du prieuré Saint-Martin. Avant 1622, l'édifice était constitué de trois corps de logis. Les deux retours sont ajoutés avant 1723. Le corps de logis, de plan en U, est précédé d'une cour d'honneur fermée d'un portail et de quelques servitudes. Après le portail plein cintre, un chemin conduit à la glacière dont l'entrée débouche sur un passage voûté. Là, une deuxième porte donne dans une fosse circulaire sommée d'une calotte appareillée, percée d'un évent. Les dépendances sont appuyées le long du mur au sud du portail, côté cour. Elles formaient un L mais sont aujourd'hui limitées à un seul bâtiment restauré au 19e siècle. D'autres servitudes, et notammant un lavoir, sont en outre accolées au nord de l'aile en retour d'équerre du logis et à l'ouest. Le logis est placé en fond de cour d'honneur. Il s'élève sur deux niveaux et un étage de comble. Le corps central est composé de trois pavillons sous toitures indépendantes.

La filature fut créée, en 1856, sur les bases d'un moulin à eau remplacé au début du 19ème siècle par une minoterie. Dès 1863, le site acquiert son envergure actuelle avec la construction de nombreux ateliers, magasins de stockage et bureaux. Emblématique de ce que fut la révolution industrielle en Poitou-Charentes, son évolution dénote de l'attention particulière portée à chaque époque aux nouvelles technologies. La présence d'une très rare turbine Callon de 1860 et d'un bélier Bollée confère à cette usine un réel intérêt en tant que patrimoine technique. Une importante cité ouvrière implantée sur le site témoigne également de la gestion paternaliste des ressources humaines qui participait, à cette époque, de la logique globale de développement industrielle.