Loches (37600)

Elevé entre 1907 et 1909 en style néo-gothique par l'architecte Eugène Bruneau, l'ancien Hôtel de Caisse d'Epargne de Loches peut être considéré comme un témoin du développement de la ville au début du 20e siècle. Son architecture et surtout le décor de la façade sur rue - les inscriptions gravées ou les armes de la ville, par exemple - rappellent les goûts de la bourgeoisie locale pour ce type d'architecture mais aussi le souci d'insérer le plus parfaitement possible l'édifice dans le paysage urbain. Le plan se compose de deux ailes disposées le long de la rue des Jeux et de la rue Alfred-de-Vigny. L'entrée s'effectue à l'angle de ces rues par une façade traitée comme un pan coupé. Les façades à deux niveaux sont rythmées par des hautes baies plein-cintre géminées à traverses. Des roses quadripétales complètent le décor. Les hauts toits à pavillon qui couvrent les deux entrées, les fausses lucarnes à gable et les éléments héraldiques affirment les références à l'architecture médiévale. En revanche, les tables portant les inscriptions à la gloire de l'épargne placent sans conteste l'édifice dans le 19e siècle finissant et le début du 20e siècle ; elles rappellent avec force la vocation première de la Caisse d'Epargne : combattre l'ignorance et la misère qui sont la bases de tous les vices.

Il s'agit d'une chapelle sépulcrale dépendant de la paroisse Saint-Ours et construite sur un terrain qui est peut-être le plus ancien cimetière de la ville. La chapelle, telle qu'elle subsiste aujourd'hui, a été construite à la fin du 12e siècle, mais son couvrement ne fut jamais terminé, peut-être à cause du siège de 1203 par Philippe Auguste. Elle est constituée d'une nef unique de plan rectangulaire à deux travées et d'une abside semi-circulaire. Le décor sculpté (feuilles d'acanthe, etc.) présente une grande finesse d'exécution. L'édifice a reçu une ornementation picturale au 14e siècle, mais peu de ces peintures sont encore lisibles. Le cimetière et l'église furent abandonnés au cours du 18e siècle : le Conseil de la Ville avait décidé en 1769 de fermer la chapelle, endommagée par un écroulement partiel du rocher qui avait entraîné celui du cul de four de l'abside et de la louer à des particuliers ; elle fut alors transformée en grange avant d'être vendue comme bien national en 1793.

Le château de Loches, établi sur un promontoire long de 450 mètres, est déjà mentionné par Grégoire de Tours comme une forteresse à la fin du 5e siècle. Le château médiéval se divise en trois parties principales : le baile ou basse-cour qui abrite l'ancienne collégiale, le logis du roi et enfin le donjon qui forme le noyau de la forteresse. C'est à Foulques Nerra, mort en 1040, que l'on attribue la construction du donjon. La forteresse est un enjeu entre les rois d'Angleterre, ducs d'Anjou, et les rois de France. Saint-Louis rachète le donjon en 1249 ; celui-ci reste une résidence royale jusqu'au 15e siècle. Pendant la guerre de Cent Ans, le donjon est remis en état en 1358 et 1359. D'importants travaux de charpente sont effectués : on construit un pont-levis, une barrière devant celui-ci et on couvre en bardeaux le donjon et son avant-corps. Une cheminée est construite dans la chambre située sous la chapelle. Le donjon est abandonné au 15e siècle avec la construction du nouveau logis royal et transformé en prison d'état jusqu'à la Révolution. Le donjon est composé de deux éléments : le grand donjon, rectangle d'environ 25 mètres sur 14, dont il manque le couronnement, et un avant-corps accolé contre sa face nord, appelé petit-donjon. L'épaisseur des murs varie de 3, 40 mètres à la base à 2, 60 mètres au sommet. Ils sont parementés en moyen appareil de tuffeau avec des joints larges, tirés au fer plat et raidis par des contreforts semi-cylindriques sur dosserets. Le grand donjon avait un rez-de-chaussée à usage de cellier et quatre étages sous un comble ou une terrasse. Les étage étaient chauffés par des cheminées superposées à hotte conique et éclairés par des fenêtres cintrées ouvertes à larges ébrasements intérieurs. Les analyses dendrochronologiques indiquent que la plus grande partie de la forteresse a été bâtie de manière homogène en quelques années et que les hourds ont dû être mis en place dans la première moitié du 11e siècle.

Un corps de logis est prolongé de deux ailes en retour d'équerre. A l'angle intérieur de l'aile sud se trouve une tour polygonale d'escalier. A l'angle qui lui fait pendant, une chapelle rectangulaire a été édifiée à la Renaissance. Elle est éclairée par six fenêtres en plein cintre, encadrées de pilastres et surmontées d'une frise ornée de médaillons. Sur le corps principal, les ouvertures du premier et les lucarnes sont Renaissance. L'aile méridionale est gothique, avec une porte d'entrée en tiers point et une échauguette à l'angle sud-ouest. Trois autres échauguettes ont été rajoutées à la fin de l'époque romantique. A l'angle sud-est se trouve une grosse tour cylindrique avec chemin de ronde aux mâchicoulis ornés de trèfles. Celle qui lui fait pendant au nord-est date du 19e siècle. L'extrémité de la façade nord a dû être surélevée en pavillon au 19e siècle, lui-même chargé de deux échauguettes pour obtenir un effet de symétrie contraire au 15e siècle.

La collégiale fut officiellement fondée en pénitence des fautes de Geoffroy Grisegonnelle et de son père Foulques le Bon, après un séjour à Rome de Geoffroy. L'acte de fondation date de 979-985, date probable de l'achèvement de l'édifice, commencé en 973 à la place d'une première église. Cette construction fut remplacée au 11e siècle par une deuxième collégiale Notre-Dame : l'actuelle tour-porche dans son premier état en faisait partie. L'édifice fut en grande partie reconstruit entre 1130 et 1180 à l'initiative du prieur Thomas Pactius. Au 19e siècle, l'édifice prit le vocable de Saint-Ours et remplaça l'église paroissiale Saint-Ours ruinée située dans le fort Saint-Ours. La nouvelle église paroissiale a été restaurée entre 1844 et 1855.

Le fort Saint-Louis était un ouvrage de défense qui flanquait, à l'est, la partie de l'enceinte principale du château correspondant au logis royal. L'entrée se faisait par deux portes dont seule celle du nord subsiste. Deux tours cylindriques pleines la flanquaient. L'accès à la porte se fait par un pont dormant d'une arche, déjà mentionné au 16e siècle. £La tour flanquait la façade Est de l'enceinte du fort. La partie supérieure a été bâtie en même temps que l'immeuble 17e, et couronnée d'un dôme en charpente.

La ville qui s'étendait à l'ouest, au pied du château, était défendue par une enceinte flanquée de tours et percée de quatre portes dont seules deux subsistent.

Cette maison englobe des éléments de fortification du 15e siècle. De plan en L, la maison se composait d'un corps de bâtiment sur rue, d'une courte aile en retour d'équerre et d'une tour d'escalier polygonale dans l'angle. En 1550, réfection de la façade sur rue, oeuvre des plus novatrices de l'achitecture française autour de 1551. Dans la seconde moitié du 17e siècle, furent élevés plusieurs corps de bâtiment s'organisant autour de la cour intérieure : une aile d'habitation au sud, une galerie en fond de cour et un bâtiment à usage de remise au nord. A l'angle sud-ouest s'élève l'une des tours de flanquement du rempart de la ville, ainsi que les vestiges de l'ancien chemin de ronde.

Edifice composite issu du réaménagement d'un bâtiment conventuel : le réfectoire et le dortoir du couvent des Ursulines, créé en 1626. L'enveloppe de l'édifice a été conçue par l'architecte Murisson entre 1810 et 1812. Deux chapelles sont ajoutées en 1820 et après 1845. A l'intérieur, la nef simple se prolonge par un choeur encadré de deux chapelles latérales. Ces chapelles donnent accès à la sacristie double accolée au chevet. L'église renferme un dépôt d'oeuvres issues de centres religieux locaux.

L'hôpital fut fondé en 1620 par Suzanne Dubois, religieuse de l'ordre de Saint-Augustin. Il fut agrandi en 1629. La chapelle fut construite par le duc d'Epernon, en réparation de voie de fait dont il s'était rendu coupable vis à vis de l'archevêque de Bordeaux. Au 18e siècle furent élevés l'important corps de bâtiment fermant la cour au nord, et deux hauts pavillons prolongeant la chapelle à l'est et à l'ouest. A l'ouest de la cour se trouve le bâtiment du 17e siècle dont le rez-de-chaussée comporte une grande salle qui servait à l'origine de salle de communauté aux religieuses.

Petit hôtel comprenant un bâtiment principal accosté de deux ailes en retour d'équerre, encadrant à l'ouest une petite cour dont l'accès se fait par une porte surmontée d'un fronton courbe. La porte d'entrée de l'hôtel est accostée de pilastres soutenant un entablement et un fronton courbe. A l'est, un petit jardin s'étend en terrasse jusqu'à l'Indre, et est limité au nord par un petit pavillon. A l'intérieur, mais les étages sont reliées par un escalier à rampes droites et à balustrades de pierre, avec de gros balustres moulurés.

Provenant d'une ancienne cheminée et incrusté au-dessus de la fermeture de la grande baie du premier étage, au-dessus d'une fenêtre, le fragment de relief représente Déjanire, Hercule et le centaure Nessus.

Maison d'angle, parementée en moyen appareil, remaniée au 17e siècle. La porte ouverte dans la façade principale est surmontée d'un fronton triangulaire autrefois meublé d'un buste féminin qui a été bûché. A l'intérieur subsiste l'escalier en vis du 15e siècle.

Les deux étages supérieurs de la façade principale et la façade donnant sur une très petite cour postérieure ont conservé la mouluration de leurs percements. Cette cour est limitée au nord par un petit bâtiment qui a été transformé, mais qui supporte encore une galerie dont la toiture est soutenue par des colonnettes de pierre sans mouluration.

Les deux étages supérieurs ont conservé leurs fenêtres accostées de pilastres à chapiteaux composites. La corniche amortissant la façade est également moulurée.

Le premier et le second étages de la façade principale sont percés d'une fenêtre ayant conservé les pilastres. Larmier et corniche moulurés.

La ville qui s'étendait à l'ouest, au pied du château, était défendue par une enceinte flanquée de tours et percée de quatre portes dont seules deux subsistent.

La ville qui s'étendait à l'ouest, au pied du château, était défendue par une enceinte flanquée de tours et percée de quatre portes dont seules deux subsistent. La porte Poitevine était la plus méridionale et était déjà mentionnée en 1293 et était donc plus ancienne que l'enceinte urbaine qui date du 15e siècle. De la porte subsistent les piedroits appareillés. La tour cylindrique qui l'avoisine à l'ouest est la plus méridionale des tours qui flanquaient l'enceinte urbaine. Elle est percée de meurtrières. Le couronnement de la tour a disparu.

Subsistent aujourd'hui la crypte, l'absidiole nord et la chapelle Saint-Etienne de l'ancienne église priorale devenue église paroissiale. Le logis prioral, modifié, est devenu presbytère. Après la destruction de l'église, les vestiges ont été rachetés par des particuliers. L'ancien presbytère sert aujourd'hui d'habitation privée.