Maureillas-las-Illas (66480)

Une charte de 844 mentionne l'existence d'une chapelle dédiée à Saint-Martin et précise qu'elle se trouvait sur la voie conduisant de France en Espagne par l'Ecluse. Ce document attesterait que le rôle initial de l'édifice était de servir de sanctuaire routier. La chapelle est précédée, au sud, par un petit enclos, ancien cimetière désaffecté. Elle se compose d'un bâtiment rectangulaire qui abrite la nef, et d'une petite annexe carrée qui forme le sanctuaire. Nef et chevet sont voûtés d'un berceau légèrement plus outrepassé dans la première que dans la seconde. Dans l'abside, l'enduit est peint à fresque. Deux fragments d'un décor analogue ont été découverts en 1954 sur les piédroits de l'arc triomphal et à la partie basse des murs de la travée voisine. L'autel primitif qui se trouvait dans l'abside, a été supprimé lorsque celle-ci a été transformée en vestibule. Un nouvel autel, surélevé de deux marches et adossé à une cloison, a été érigé à l'extrémité occidentale de la nef. Le pignon ouest est surmonté d'un clocher arcade en pierre noire, récent. Le chevet rectangulaire et les arcs outrepassés appartiennent, dans cette région, à l'époque pré-romane. Les peintures datent du début du 12e siècle.

Construction mentionnée en 974 dans une confirmation par le pape Benoît VI des privilèges et possessions de l'abbaye Saint-Pere de Rodes. L'édifice pré-roman présente des murs en moellons de granit inégaux avec chaînes d'angles appareillées et montées en carreaux et boutisses. Le chevet rectangulaire est couvert d'une toiture à deux versants. Il a été flanqué au nord d'une sacristie. Les murs de la nef sont plus hauts que ceux du chevet, et sont totalement aveugles. La porte d'origine s'ouvrait au sud. Au-dessus du mur pignon ouest se dressent les trois piédroits d'un clocher à deux arcades (disparues), construit vraisemblablement au 17e siècle, en remplacement du clocher primitif qui se dressait sur le mur pignon Est de la nef, au-dessus du chevet. La nef est séparée du choeur par un arc triomphal diaphragme surbaissé. Le choeur trapézoïdal et légèrement surélevé, est couvert d'une voûte en berceau outrepassé. Seule cette voûte, très archaïque, est d'origine. La voûte de la nef, plus élaborée, semble correspondre à un aménagement du 11e siècle en remplacement de la charpente primitive.