Mur-de-Barrez (12600)

Château probablement édifié à la fin du 16e siècle par Guillaume Gaches, docteur en droit, sur le domaine de Venzac qui avait encore, d'après un état du 16e siècle, la structure d'un mas médiéval. Les temps troublés (guerres de Religion) apparaissent dans une architecture faite de tours rectangulaires et de bouches à feu. Par la suite, ajout au nord d'un escalier à volées droites dont la paroi centrale s'orne de pilastres avec chapiteaux ioniques, sans doute à la place d'une tour ronde. Les communs (bâtiments horizontaux avec une tour ronde) et la chapelle sont typiques du Carladez. Le tuf volcanique a été utilisé pour la construction.

L'édifice roman, des 12e-13e siècles, fut incendié par les Anglais, entraînant la réfection des voûtes après 1436. L'église fut érigée en collégiale par le cardinal d'Armagnac en 1546. En 1590, l'église fut saccagée par les Calvinistes et l'ancien chevet (qui comportait des chapelles rayonnantes dont une subsiste encore près du choeur) fut remplacé par une abside à pans coupés précédée d'un choeur très long après 1635. En 1758, réfection du clocher. La voûte du choeur est ornée de faux caissons. L'abside présente une voûte peinte représentant, dans des médaillons, les Evangélistes encadrant Dieu le Père.

La nef et le choeur sont couverts par un berceau plein cintre et l'abside, qui a trois pans à l'extérieur, est voûtée en cul de four. L'arc triomphal retombe sur deux colonnes détachées à chapiteaux sculptés. A l'extérieur, la sculpture des chapiteaux du portail, des corbelets et de la corniche de l'abside, est très caractéristique. Les têtes d'hommes et d'animaux sont traitées "à l'assyrienne". Sur le doubleau qui précède le choeur s'élève un clocher à peigne qui paraît roman, mais dont la toiture doit remonter au 16e siècle.

La façade présente tous les caractères de la Renaissance, notamment les armoiries encadrées d'un petit motif surmonté d'un fronton courbe au centre duquel est une tête. Ces armoirires seraient celles de la famille de Vinzac ou de Venzac. Les meneaux des six fenêtres sont intacts. Les plafonds sont à la française. Les deux poutres maîtresses du plafond du premier étage chaînent la façade au moyen d'ancres dessinant une fleur de lys. Sous le bandeau couronnant le second étage, deux têtes en saillie sont protégées par la saillie de l'auvent du toit porté par de fortes consoles en bois mouluré. C'est là un type authentique des saillies de toitures de la région, en usage pendant des siècles. Le rez-de-chaussée comportait deux grandes arcades et une porte.

Le monument aux morts de Mur-de-Barrez est adossé à un bâtiment construit en 1921 afin d'abriter les services municipaux, bâtiment lui-même adossé à l'ancienne porte de la ville, classée au titre des monuments historiques en 1913 et transformée un temps en mairie. Ces travaux sont autorisés par le ministre de l'instruction et des Beaux-Arts en 1921, après avoir reçu un avis favorable de l'architecte du département et des monuments historiques, Casimir Croizet (Aurillac) sur le projet de l'architecte Eugène Vergnes (Paris et Villefranche-de-Rouergue). La commande d'un haut-relief en bronze a été passée en 1922 au sculpteur Joseph Grandet, originaire de Rodez. Il a été l'élève d'Antonin Mercié et de Denys Puech à l'école des Beaux-Arts de Paris, puis a été praticien de Puech. Les travaux du monuments aux morts ont été réceptionnés le 30 octobre 1923.

Le monument aux morts de Mur-de-Barrez se compose d'un haut-relief en bronze d'environ 3,50 m de haut, encadré par deux piliers en pierre noire de Volvic. Le poilu est représenté de face, au milieu d'une tranchée, les bras écartés, les mains ouvertes agrippant le sol. Casqué, il est vêtu de son grand manteau. Son visage est fermé et sévère. Sous ses bras étendus, sont notés les noms des 65 morts. A l'arrière plan, les ruines d'une église et des fils barbelés sont représentés en bas-relief. Le poilu est ici représenté comme le Christ en croix, venu sur terre pour sauver la Patrie. Son expression et le mouvement de ses mains expriment toutes les souffrances des soldats. La liste des morts est gravée directement dans le bronze.

La ville a dû être fortifiée de 1435 à 1440. La ligne de remparts, aujourd'hui démolie, était flanquée d'une demi-douzaine de tours circulaires. Aux deux extrémités de la ville, une tour carrée servait d'entrée. La tour concernée a été découronnée de ses mâchicoulis dont il reste encore les deux rangs inférieurs des corbeaux. Le premier étage comprend une pièce ; le second est occupé par l'horloge de la ville.