Nègrepelisse (82800)

Joseph Vaïsse-Cibiel (1859-1891), avocat et conseiller général de Monclar-de-Quercy, épouse en 1887 Henriette Mignard (1867-1948). Après son décès, sa veuve hérite du domaine familial situé à Nègrepelisse, comprenant plusieurs centaines d'hectares, et fait appel en 1904 à Germain Olivier pour transformer la maison de maître. Le château de Longues-Aygues est l'une des premières réalisations de Germain Olivier, tout juste diplômé. Après des premiers projets de reprise a minima de la construction existante, le choix est finalement fait de remanier totalement la propriété par la création de deux ailes de part et d'autre de l'ancien corps de bâtiment dont la distribution est complètement repensée. En 1962, la propriété est mise en vente. Le château et une partie du parc sont rachetés par André Marie qui y installe le premier établissement de postcure psychiatrique de France, ouvert en 1964. Entre 1967 et 1968, le bâtiment est agrandi, puis une nouvelle extension, reliée au château par une galerie souterraine, est réalisée en 1997.

Le château présente un corps central à trois niveaux encadré par deux tours carrées couvertes en pavillon, et flanqué de part et d'autre de deux ailes en exèdre à un seul niveau, couvertes de terrasses. Le décor des façades joue sur la polychromie des matériaux : emploi de la brique pour les chaînages et les encadrements de baies, frises, tuiles et balustres en terre cuite vernissée, frise en sgraffite sur les deux tours, épis de faîtage en zinc. Sur la façade nord-est, à l'entrée du château, la verrière du jardin d'hiver a été remplacée par un sas d'entrée couvert en terrasse, prolongé d'un auvent et d'un perron en béton. La distribution intérieure a été conservée, hormis dans la partie sud du rez-de-chaussée où les espaces ont été recloisonnés pour répondre aux fonctions médicales de l'établissement. La majorité des pièces du rez-de-chaussée a conservé ses volumes, ses décors et, en grande partie, son mobilier, ainsi que l'attestent des photographies anciennes (l'ameublement de l'étage est postérieur au rachat de la propriété). Le parc s'étend aujourd'hui sur 6 hectares, mais, avant le rachat de la propriété dans les années 1960, se prolongeait au nord-est. Aucun document d'archive le concernant n'a été conservé, toutefois sa composition classique ainsi que les essences employées, courantes, laissent penser que Mme Vaïsse-Cibiel a fait appel pour sa conception à un paysagiste ou un pépiniériste local, qui a repris les modèles alors à la mode. À l'est du parc se trouve un terrain de tennis, présent dès l'origine, auquel un boulodrome a été adjoint ; une piscine et une salle de sport ont également été aménagés dans le parc.

Ce château aurait été une construction royale datant du 13e siècle, troisième maillon de l'implantation royale dans la vallée de l'Aveyron. Au 15e siècle, l'édifice subit une mise au goût du jour. Destruction partielle et pillages durant la Révolution. En 1845, l'édifice est vendu par lot, après l'abandon du projet de le transformer en prison. La majeure partie fut démolie. L'édifice présentait un plan quadrangulaire flanqué de quatre tours rondes et entouré de fossés. L'ensemble a été arasé. A l'intérieur est encore visible la cave voûtée, aujourd'hui à ciel ouvert, sur laquelle avait été édifié le logis du 15e siècle.

Au Moyen Age, les comtes de Bruniquel font don du village à l'abbaye de Moissac. Celle-ci construit une église en 1097 qui sera cédée à l'évêque de Cahors en 1270. Reconstruite au 15e siècle, l'église souffre des guerres de Religion dont elle sortira détruite, à l'exception du clocher et du portail flamboyant. En 1645, elle est reconstruite sur un plan à nef unique et chevet plat avec chapelles latérales. Au début du 19e siècle, elle apparaît vétuste. Entre 1866 et 1870, elle est reconstruite par l'architecte Jules Bourdais. Plan à nef et collatéraux dont les supports furent réalisés en fonte. L'église s'inscrit dans la tradition du neo-gothique de la seconde moitié du 19e siècle. Décor peint par l'abbé Léris en 1902. Ensemble de vitraux dû à Dominique Rigaud, verrier toulousain.

Construction inspirée des théories de Viollet-le-Duc. Le temple a été construit par Jules Bourdais vers 1868, admirateur de Viollet le Duc. Il adopte un plan carré à angles rentrants, une salle sans pilier ni division grâce aux choix d'une charpente reposant sur quatre points d'appuis intermédiaires, deux fermes biaises d'angle, inclinées à 45% et reposant sur les consoles en pierre des angles rentrants. Un plafond de lambris constitué de fausses voûtes d'arêtes en bois est formé par la rencontre de deux fausses voûtes en berceau. L'intérieur présente un grand volume ouvert où trois tribunes occupent trois côtés. Elles sont posées sur des supports en fonte. La polychromie, le mobilier et les vitraux d'origine contribuent à faire de l'ensemble un témoignage de l'architecture d'avant-garde dans la deuxième moitié du siècle. L'édifice réalise la solution d'avant-garde préconisée par Viollet-le-Duc grâce à la fonte et surtout à la poutrelle métallique et au béton armé. C'est un unicum dans la France rurale et méridionale.