Saint-Victor-la-Coste (30290)

L'église semble avoir été édifiée sur un ancien lieu de culte gallo-romain (monnaies des 3e et 4e siècles retrouvées). Elle se trouve sur l'ancienne voie romaine reliant Saint-Paul - Saint-Martin et aboutissant au carrefour de Saussine où s'élève un monument romain. Une stèle funéraire romaine dédiée aux dieux manes se trouve remployée dans un pilier de l'église. L'édifice a été bâti à la fin du 11e ou au début du 12e siècle et fut prieuré jusqu'au début du 18e siècle. Quelques ermites s'y succédèrent jusqu'à la fin du 19e siècle. La chapelle est à nef unique avec abside semi-circulaire flanquée d'absidioles qui s'ouvrent sur un transept. A la croisée du transept s'élève une coupole sur trompes. La nef est couverte d'une fausse voûte en berceau plein cintre établie au 19e siècle sous la charpente. A l'extérieur, un lanternon cylindrique se dresse sur la tour octogonale au-dessus du transept. Au nord, des bâtiments domestiques ont été adossés à la nef de l'église. Il s'agit de constructions du 17e et 18e siècle.

L'église est dans la tradition des premiers édifices chrétiens construits en bordure des voies romaines, sur les emplacements d'anciens temples païens. Un itinéraire reliant la voie Nîmes-Alba aux routes longeant la vallée du Rhône, passait pas Saint-Martin. Une pierre en réemploi atteste l'origine païenne du site. Il s'agit semble-t-il d'une stèle funéraire romaine qui sert de soubassement au pilier droit sous le clocher. Des sondages effectués permettent d'évaluer l'importance de la nécropole entourant la chapelle et d'en déduire, d'après le type de sépulture, qu'une agglomération existait à Saint-Martin vers les 11e et 12e siècles. Délaissée par les marchés et les pèlerins, Saint-Martin n'a pas survécu. L'état actuel de l'église ne permet pas d'en connaître le plan d'ensemble. Seuls le clocher et le sanctuaire subsistent. Le clocher est à trois niveaux, chaque étage en retrait par rapport au niveau inférieur. Il est ajouré au premier étage par une baie unique. Le dernier étage est ajouré sur chacune de ses faces par une baie. L'abside semi-circulaire est divisée intérieurement en trois absidioles voûtées en cul de four, pratiquées dans l'épaisseur de la muraille. Les arcs d'ouverture de ces absidioles avaient pour support des colonnes dont il ne reste que les bases. Les retombées s'effectuent par l'intermédiaire de chapiteaux inspirés de l'ordre corinthien. De part et d'autre de l'entrée du choeur, les deux premiers chapiteaux supportent une demi-colonnette engagée, chargée d'un chapiteau d'inspiration ionique qui recevait probablement les retombées de l'arc triomphal.

Ce castellas a fait l'objet de nombreux pillages et presque toutes les pierre de grès rose appareillées et utilisées pour les arcs doubleaux ou les ouvertures, ont été arrachées et emportées. Du premier château, il ne resterait que la chapelle (12e siècle). Les fortifications, détruites vers 1250, furent reconstruites au cours des 13e et 14e siècles. Toutes les enceintes sont visibles : château et son enceinte ; enceinte de l'avant-cour ; troisième enceinte sur la colline, reliée au nord du village actuel ; quatrième enceinte longeant l'ancienne église ; dernière enceinte formée par le rempart du village, avec ses tours médiévales.

Le lavoir pourrait avoir été bâti durant la période 1860-1880. Les lavoirs sont abrités par deux corps de bâtiments identiques et disposés symétriquement par rapport à l'axe de la cour qui les sépare. Chacun d'entre eux, rectangulaire, est ouvert sur ses grands côtés par un portique composé de deux piliers rectangulaires. La façade principale de chacun présente une parfaite symétrie. Dans l'axe, une baie très haute et couverte d'un arc plein cintre, donne jour au lavoir. Elle est encadrée par deux niches en plein cintre et cul de four. L'ensemble de la façade, rythmé par quatre pilastres, est surmonté d'un fronton triangulaire. A l'intérieur, une galerie permet la circulation autour du bassin, sur trois côtés. Les deux bâtiments sont couverts d'un toit à deux versants porté par des pannes et sur les rampants de deux arcs intermédiaires. Au centre de la cour qui sépare les lavoirs, se trouve une fontaine ornée de quatre mufles de lions et de guirlandes. Un tambour de colonne cannelée sert de base à la statue de saint Victor représenté en torse.