Tinchebray-Bocage (61800)

De l'église ne subsistent que le transept et le choeur à chevet plat. La nef disparue a laissé sa silhouette sur le mur ouest du clocher élevé sur la croisée du transept. Construit probablement au 12e siècle, cet édifice a été remanié à l'époque de la guerre de Cent ans. Le bras nord a été fortifié par l'adjonction de deux échauguettes à archères et mâchicoulis. La croisée est surmontée d'une tour romane terminée par une flèche de charpente modifiée depuis sa construction. Les trois travées du transept et celle du choeur sont couvertes de voûtes sur croisée d'ogives.

La construction de l'église remonterait au 11e siècle, le patronage étant donné à la collégiale de Mortain. Il ne subsiste rien de cette époque. L'édifice actuel remonte à la fin du 16e siècle et au début du 17e. Il se compose d'une nef unique, d'un transept saillant et d'un choeur terminé par un chevet plat. Le clocher est placé en saillie sur la troisième travée nord de la nef. L'ancien clocher renversé en 1614 a été remplacé par la tour actuelle. En 1622, édification de la chapelle Sainte-Anne. En 1830, le choeur est élargi pour permettre la pose du retable. Le mobilier important provient en partie de l'ancienne abbaye de Belle Etoile, en partie de l'ancienne église de Tinchebray.

Transformé en 1870 en filature par l'industriel Leroy et rehaussé d'un niveau, cet ancien moulin à papier se distingue non par son architecture, mais par un ensemble exceptionnel de machines pour le travail de la laine, depuis l'arrivée de celle-ci en balles jusqu'à sa sortie en fils. S'y retrouve le dispositif complet de la chaîne productive : batteur, loup, cardeuses et bancs à broches. L'établissement dispose aussi d'une roue hydraulique de dessus à l'état de vestige. La production a cessé en 1960.

La prison fut construite entre 1611 et 1625 pour remplacer une prison plus ancienne. Elle obéit aux traditions en usage dans le duché de Normandie, pendant tout le Moyen-Age. Elle est construite conjointement avec un auditoire, ce qui permettait de juger les détenus sans les faire sortir du bâtiment. Cet auditoire était placé au-dessus de la halle ou "cohue", lieu obligé de réunion de la population, où se "criaient" les sentences. Il s'agit d'un grand bâtiment rectangulaire à un étage, divisé en trois parties. Au sud, au rez-de-chaussée, la halle ; à l'étage un auditoire. Au centre, un escalier de bois qui n'est pas d'origine. Au nord, les geôles sont distribuées par un couloir ouvrant de l'autre côté sur la chapelle. Chaque geôle possède une latrine. Les geôles du rez-de-chaussée servaient de logement au garde-champêtre.