Tresques (30330)

Tour seigneuriale d'époque médiévale, seul vestige du castrum cité en 1199 et dont elle pouvait constituer le donjon. Au 13e siècle, cette seigneurie qui relevait du roi de France, fut cédée à l'évêque d'Uzès. Il doit s'agir d'une tour beffroi, centrée sur l'aspect symbolique et la fonction de guet. Elle devait être reliée à un ensemble fortifié. Elle est construite en moellons de calcaire sur le rocher qui affleure par endroit et a fait l'objet de nombreuses reprises. A l'intérieur, la voûte en berceau du rez-de-chaussée a été percée pour pouvoir communiquer avec l'étage, alors qu'à l'origine, l'entrée au premier devait être indépendante et extérieure. Le dernier niveau devait être plafonné.

L'église actuelle est certainement venue remplacer un édifice païen. Les vestiges gallo-romains trouvés sur la commune sont nombreux. L'église était entourée d'une bourgade du même nom dont elle sera l'église paroissiale jusqu'au 14e siècle. A cette époque, les habitants se réfugient derrière les remparts de Tresques pour se protéger des grandes compagnies, abandonnant maisons et église. Tous les services religieux sont alors assurés dans la chapelle seigneuriale de Tresques qui devient église paroissiale. Saint-Martin de Jussan demeura toujours un lieu de pélerinage. Pendant la Révolution, l'église est vendue comme bien national. L'édifice est à nef unique et abside semi-circulaire. La nef est couverte d'une voûte en berceau plein cintre dont les extrémités sont chargées d'une sculpture en faible relief (personnages allongés, chien, colombe). L'abside est couverte d'une voûte en cul de four. A l'extérieur, le chevet est rythmé par quatre lezennes tandis qu'un rang d'arcatures lombardes souligne la corniche d'avant-toit. Un petit clocheton carré, avec cordon de dents d'engrenage et pyramide de pierre, s'élève sur la première travée. Il est ajouré de quatre baies en plein cintre. La porte d'entrée, au sud, présente une ornementation assez riche. Sur l'archivolte, des motifs variés (palmettes, feuilles stylisées, rosaces) alternent avec des oiseaux et des personnages affrontés. Cette église est le résultat de deux campagnes de construction : la première concerne le chevet et la travée attenante ; la deuxième correspond probablement à un aggrandissment de l'église et concerne la travée ouest, construite dans un appareil différent et légèrement postérieure à la première partie.