Trévillers (25470)

Au cœur du Pays de Maîche, la commune de Trévillers, aux convictions catholiques profondes, décide en 1919 de l'érection d'un monument aux morts pour commémorer les 22 habitants morts durant la Grande guerre. S'y associent finalement les communes voisines de Thiébouhans et Ferrières, portant le nombre des morts à 40. Elle fait appel à l'entreprise Micciolo de Besançon qui confie la partie sculptée à Louis Hertig (1880-1958). Né à Besançon, dans une famille d'origine suisse et protestante, le sculpteur est formé à l'École des Beaux-Arts de Besançon. Il expose au Salon des artistes français à Paris dès 1907, où il obtient une mention en 1923 et en reçoit la médaille d'or en 1937. Après la Grande guerre où il est mobilisé pour la Suisse, il exécute de nombreux monument aux morts dans son atelier rue Midol, pour des communes du Doubs et de Haute-Saône, régulièrement en collaboration avec l'entreprise Micciolo. Malgré les réticences du préfet du Doubs à valider un projet au caractère religieux, l'œuvre est finalement exécutée en 1921 conformément à la maquette en terre proposée par Hertig. Sur un coût global de 42 000 francs, 18 000 sont prévus pour le sculpteur.

Au sommet d'un haut piédestal se trouve un Christ grandeur nature tenant la croix à sa gauche et montrant son Sacré Cœur de sa main droite. Il rappelle que la protection du Sacré Cœur fut souvent invoquée par les fidèles durant la Grande guerre. Sur la corniche supérieure sont gravés les mots « Pro Deo et Patria », sur les faces latérales : « Vive le Christ qui aime les Francs » et « Il est beau de savoir mourir pour ceux que l'on aime ». En 2008, le monument aux morts initialement construit contre la nef de l'église, est déplacé de quelques mètres sur une place entre la façade latérale de la mairie et le porche de l'église. Les grilles ne sont pas conservées.