Val-de-Cognac (16370)

La terre de Cherves est citée dès 1445. Elle devient vers 1533 la propriété de Jacques Chesnel, gouverneur de Cognac. Le château est une vaste construction entourée de douves profondes creusées dans le roc. En fer à cheval, l'édifice possède une cour intérieure fermée par des balustres et séparée par un pont de pierre d'une seconde cour délimitée par d'importants communs où l'on pénétre par un porche cintré, couronné lui aussi de créneaux et de mâchicoulis, peut-être postérieurs au château. Les fenêtres sont surmontées de frontons rectangulaires ou arrondis. Le sous-sol montre des voûtes d'arêtes en gros appareil sur lesquelles repose le château. Une cheminée monumentale intacte subsiste encore.

La place, ancien cimetière, possède une croix dont seul le socle est ancien. C'est un cube aux angles abattus en cavet, entouré, vers la partie inférieure, par un boudin et reposant sur un socle surmonté d'un chanfrein. Trois de ses faces verticales, au-dessus du boudin, portent dans un rectangle des croix différentes et à branches presque égales. La quatrième avait reçu une plaque avec inscription détruite.

Eglise romane du 12e siècle, remaniée au 19e, composée d'une nef voûtée en berceau aux flancs de laquelle ont été adossés, à gauche, une tour carrée qui forme clocher ; à droite, une autre chapelle. La crypte qui semble dater du 7e siècle, 8e ou 9e siècle, est placée sous l'autel. Huit colonnes subsistent, supportant la voûte. Quatre des supports ne semblent pas antérieurs au 11e siècle tandis que les autres sont plus anciens.

En 1074, Guillaume de Cherves concéda l'église Saint-Vivien à l'abbaye auvergnate d'Ebreuil-sur-Sioule et l'unit au prieuré Saint-Léger de Cognac qui dépendait de cette même abbaye. L'influence du possesseur se manifeste dans l'architecture. Ici, c'est l'emploi d'une file de coupoles. Face aux menaces de la guerre de Cent ans, de nombreuses églises de la région furent l'objet d'aménagements défensifs. L'église servait à la fois de refuge pour les habitants et de tour de guet. La nef de Saint-Vivien subit ces transformations : les murs goutterots furent surélevés et des ouvertures furent pratiquées dans la maçonnerie. La régularité avec laquelle ces ouvertures se succèdent, confirme l'hypothèse de l'existence d'un chemin de ronde sous les combles. En 1736-1737, l'église fut restaurée et un grand presbytère fut construit perpendiculairement au mur sud. En 1863, une tribune fut mise en place au fond de la nef, au-dessus de l'entrée. L'édifice appartient à la série des églises saintongeaises à nef unique, couvertes d'une file de coupoles. Trois larges coupoles semi-sphériques sur pendentifs y délimitent des travées séparées par des arcs doubleaux à double ressauts qui retombent sur des colonnes à dosserets aux chapiteaux très sobres. Ceux-ci reçoivent également les arcs formerets encadrant des fenêtres romanes sans décoration. A la nef succède une abside semi-circulaire voûtée en cul de four. L'arc triomphal repose sur trois colonnes. En plan, l'église possède une absidiole nord dont la travée droite abrite une petite salle carrée, voûtée d'une coupole sur pendentifs avec trou à cloches. C'est la base du clocher qui s'ouvre sur la nef au niveau de la troisième travée à partir de l'ouest. La chapelle latérale sud date de 1873.

Construction de la fin du 17e siècle ou du début du 18e. Le corps de logis est appuyé, dans son prolongement, par deux pavillons carrés plus bas. Une toiture basse souligne l'aspect écrasé de ce logis, dans la tradition charentaise et saintongeaise. Les deux portes d'entrée sont sculptées (pilastres, corniches...) et surmontées d'une balustrade avec cadran solaire côté cour. A l'intérieur, un couloir a été ajouté pour distribuer des pièces qui, autrefois, se trouvaient en enfilade. Dans le jardin se trouve un puits couvert d'un dôme de pierre.

Le bâtiment, orienté selon l'axe nord-est / sud-ouest, est flanqué du côté cour de servitudes. Du côté jardin, deux pavillons légèrement en ressaut et augmentés d'un étage, cantonnent le corps central. Traité dans un parti général horizontal, l'édifice se développe sur un plan rectangulaire très allongé. L'accès se fait par une porte cochère sans couvrement, qui s'ouvre sur une cour fermée de forme irrégulière. La façade postérieure est surtout remarquable par le volume de la toiture et la porte d'entrée monumentale flanquée de pilastres et surmontée d'un entablement orné alternativement de triglyphes et de métopes. L'ensemble est couronné d'un fronton curviligne brisé sur lequel repose le seuil d'une lucarne à ailerons et un fronton triangulaire coiffé d'un acrotère. La façade sur jardin se compose d'un corps central de part et d'autre duquel viennent s'appuyer deux pavillons à étage, symétriques et en léger hors oeuvre. Posée sur un soubassement en glacis, elle est rythmée par une série de pilastres, de jambes et de chaînes d'angle. Aux baies du rez-de-chaussée correspondent une série de lucarnes à ailerons à frontons, tantôt curvilignes, tantôt triangulaires. L'effet de symétrie est totalement respecté. A l'intérieur, les pièces ont conservé leurs cheminées 18e. Ce sont des ouvrages engagés, en calcaire, à motifs de coquille dans le goût rocaille. Le petit salon a conservé ses lambris et son alcôve.