Vézénobres (30360)

Château construit vers 1754 par Rollin, architecte de la province de Languedoc, pour le marquis de Calvière, sur l'emplacement d'un couvent. Conçu et construit en peu de temps, il se trouve être un rare et imposant témoin de l'époque Louis XV dans la région. Le bâtiment se compose d'un corps principal et de deux ailes en retour qui se prolongent en galeries-terrasses pour fermer une cour d'honneur. Une galerie à l'italienne et des bâtiments de régie se trouvent à droite de cet ensemble. Face à la cour d'honneur et en contrebas, des emmarchements conduisent à une pièce d'eau et l'encadrent. A droite de la pièce d'eau, des communs renferment les écuries et remises. Face à la régie se trouve un petit théâtre, qui est peut-être d'époque Louis XV mais a été très restauré au début du 19e siècle. Au nord du château, les emmarchements situés entre les murs de soutènement sont ornés de niches et conduisent au château d'eau. A l'intérieur, l'aile droite conserve une pièce avec niches d'angle et tapisseries persannes. L'accès au premier étage se fait par un large escalier ouvrant sur une large galerie dont les parois contiennent, encastrés, des fragments de stèles et des vestiges romains trouvés dans le voisinage. Cette galerie dessert une succession de chambres.

L'immeuble est situé à l'emplacement d'une tour détruite. La seule partie ancienne conservée entoure, du côté de la rue Basse, une petite cour au contour irrégulier et se compose notamment d'une façade rectiligne et de deux pans dégagés. Fenêtre à meneaux sculptés. La tourelle polygonale dépasse les immeubles adjacents et se termine par une plate-forme cantonnée de piliers octogonaux qui supportent une couverture plate moderne. La porte sur cour est accostée de pilastres décorés de cabochons circulaires ou demi-circulaires, sur des stylobates ornés de losanges. Chapiteaux sculptés. Au-dessus de la porte, la frise très haute constitue l'élément principal de la décoration (rinceau de feuillages, grandes marguerites, écu central). A droite, au-dessus du pilastre, une arcature abrite un personnage allégorique : femme nue, main gauche sur le sexe, la droite tenant un miroir ; à gauche, la réplique est donnée par un homme, voilé à la ceinture, la main gauche retenant ce voile, la droite appuyée sur une colonne. Ces personnages peuvent représenter les allégories de la prudence (femme) et de la force (homme). La date de 1547 est inscrite sur l'une des guirlandes. Cette date se rapporte sinon à l'ensemble de la construction, du moins au décor sculpté de cette porte.

Le village est bâti en amphithéâtre au flanc d'une colline dominant la vallée du Gard. Cette colline a été fortifiée de bonne heure. La mention de castrum apparaît dès 1050 et concerne les ruines de l'ancien château situé sur le plateau supérieur. D'après les vestiges existants, la fortification du village remonte, au moins, au 13e siècle, ou à la fin du 12e. Cette organisation défensive comprenait un certain nombre de portes, échelonnées le long du parcours depuis la base de la colline jusqu'au sommet. Les rues empruntaient également des parcours souterrains. Les principaux accès étaient défendus par des portes. La porte ici protégée peut être celle dite de Bitarne. La date de la construction n'est pas connue. Le tracé des arcs, la disposition défensive et l'appareil à bossages semblent indiquer le 13e siècle. A une époque relativement récente (peut-être à la fin du 17e siècle), la porte a été surmontée par un petit beffroi servant à la fois de tour de guet et de tour horloge. L'ouvrage s'ouvre, côté campagne, par un arc extérieur en plein cintre, appuyé sur des piédroits. L'arc est suivi par un mâchicoulis puis par l'arc d'entrée en plein cintre. L'arrière voussure est le produit d'une reprise. Le tympan compris entre ces deux arcs a été bâti puis ajouré d'une fenêtre. Une autre fenêtre, résultat d'une retouche ancienne, éclaire l'étage supérieur.