Villeneuve-lès-Avignon (30400)

Cloîtres, chapelle et tour de l'Horloge, beffroi : 14e siècle ; Hôtellerie, boulangerie : 14e siècle, 17e siècle, 18e siècle ; Chapelle d'Innocent VI : 14e siècle, 15e siècle, 18e siècle ; Porte monumentale et fontaine Saint-Jean-Baptiste : 17e siècle, par François Des Royers De La Valfrenière.

Au fond d'une cour, l'entrée se compose d'une porte ornée de quatre pilastres à chapiteaux ioniques, supportant un entablement surmonté d'une fenêtre. Le tout est couronné par un fronton triangulaire. Un petit campanile termine cette façade. A l'intérieur, la nef présente cinq travées sur lesquelles s'ouvrent, au nord et au sud, deux chapelles surmontées de tribunes.

L'immeuble, édifié entre 1320 et 1330, est celui de l'ancienne livrée du cardinal Arnaud de Via, neveu du pape Jean XXII. Construite en 1322, la chapelle devient collégiale dès 1335. Le corps de logis subit d'importantes modifications au 18e siècle. Le comble haut a été abandonné, la toiture rabaissée. L'ensemble de la livrée était fortifié d'un côté par la tour du Doyenné (détruite au 18e siècle) et de l'autre par une bretèche. A l'intérieur, vestiges de cheminées d'origine, ainsi qu'un plafond du 14e siècle. Le logis demeure un exemple des habitations des cardinaux. Avec la collégiale et le cloître, il forme un ensemble qui témoigne du début de l'art gothique avignonais, compromis entre les formules françaises et régionales.

Pierre Bertrand, lorsqu'il était venu s'établir en Avignon, fit ériger un palais face à la cité papale. Quand il fut élevé au cardinalat, il créa un prieuré auprès de son palais. Les premières autorisations datent de 1329. Ce prieuré servait de résidence aux hôtes illustres des papes. Malgré quelques réparations au 17e siècle, le domaine fut délaissé. L'ensemble fut vendu comme bien national à la Révolution, entraînant divers changements selon les propriétaires : destruction de la chapelle, du clocher et des bâtiments claustraux ; au 19e siècle, restructuration de la maison, création du parc avec le logement de gardien ; au 20e siècle, surélévation du bâtiment. Malgré ces réfections, le corps principal du bâtiment a conservé la plupart de ses structures du 14e siècle. Ce bâtiment comprenait, au rez-de-chaussée, une grande salle plafonnée (cloisonnée au 19e). Le décor peint d'origine est conservé sur une partie du plafond (rinceaux, rosaces). Deux portes en tiers-point subsistent et devaient ouvrir sur un second corps de bâtiment aujourd'hui disparu. Les réfections ont surtout porté sur les ouvertures. Les plus gros travaux se situent vers 1880 avec la création d'un escalier à vis, le cloisonnement et l'aménagement néo-gothique du rez-de-chaussée, ainsi que la réalisation du parc. Il semble avoir été commandé vers 1885 à Gabriel Luizet et réalisé dix ans après. Le parc conserve l'aménagement médiéval de la source : trois canaux souterrains couverts en tiers-point convergent vers un collecteur lui-même couvert en tiers-point, tandis qu'un autre segment de canal amène les eaux dans un réservoir voûté en ogive. Ces installations hydrauliques du 14e siècle peuvent être considérées comme un "unicum".

Le cardinal Léonard Rossi de Giffon, originaire de Sicile, général de l'ordre des Franciscains, aurait fait bâtir ce palais vers 1380. Il ne reste de ce palais que la tour et les ailes adjacentes. Un passage couvert, contre la tour et à droite, conduit à gauche vers une grande cour et, plus loin et à droite, vers les jardins. Ce passage a probablement remplacé, lors de la réfection de la façade de droite, un ancien passage couvert, peut-être sous poutres de bois. Quelques fenêtres au remplage trilobé ; fenêtres à meneaux. La façade de l'aile est a été remaniée. Les autres façades sur cour ne présentent aucun élément visible pouvant se rattacher aux constructions du 14e siècle. L'aile gauche comprend, à l'étage supérieur, la salle des Fêtes qui en occupait la totalité et s'étendait jusque dans la tour avec laquelle elle communiquait par une grande baie. La tour conserve deux salles au sommet dont l'accès se fait par un escalier en pierre du 17e siècle. La plus haute, située directement sous la charpente, était celle de guet et servait de corps de garde.

Vaste ensemble du 14e siècle (palais et domaine) , probablement construit pour Clément VI. Il a été fortement morcelé dès le 15e siècle et profondément remanié au 17e siècle : il devient l'hôtel du marquis de Montanègues et est attribué à l'architecte Royer de la Valfenière. Malgré les réaménagements des 18e et 19e siècles, il conserve une façade ordonnancée et un grand escalier à vide central et balustres de pierre, de même que la tour-porte et les vestiges de la grande salle d'époque médiévale.

Motif architectural composé d'une niche encadrée de deux cariatides. L'origine en est inconnue.

Le palais actuel a été construit au 17e siècle sur l'emplacement de la livrée du cardinal de Montirac, dans laquelle mourut l'évêque Saint-Pierre de Luxembourg en 1387. L'édifice actuel se compose de deux étages sur rez-de-chaussée et d'un attique, avec trois travées de baies. La porte monumentale, de style baroque, avec fronton arrondi, est placée du côté droit de la façade. Toutes les fenêtres appartiennent au type classique de la région aux 17e et 18e siècles : rectangle allongé, moulures peu saillantes, avec un seul décrochement. Une forte corniche sépare le second étage de l'attique. A l'intérieur, la grande salle du rez-de-chaussée contient des gypseries dorées : trumeau, cheminée, dessus de porte décorés de cartouche, de guirlandes, de feuilles de palme, de coquilles et de têtes. Le plafond est à la française. La cage d'escalier est couverte d'un plafond orné de stucs à tores épais, de fruits et de coquillages. Au centre, une peinture de 1875 a remplacé une toile plus ancienne.

Qualité de son architecture et de sa situation sur l'emprise au sol de l'ancien palais du cardinal de Déaux, dit aussi livrée de Thurroye.

Si de nombreux liens fonciers unirent la maison de Conti à la région d'Avignon, le prince de Conti ne posséda jamais aucun immeuble à Villeneuve-lès-Avignon. L'hôtel dit du prince de Conti fut bâti en réalité à la fin du 17e siècle par Antoine Calvet, jurisconsulte du Languedoc. La façade sur rue s'ouvre par un grand portail baroque. Le portail est à fronton cintré et à ressauts latéraux supporté chacun par un atlante. La partie droite de la façade est surmontée d'un attique, lui-même surmonté d'une corniche. La façade sur cour est percée d'un portail sans vantaux, surmonté d'un fronton cintré avec retour. Au-dessous, l'entablement est orné d'un patto dont le mouvement des bras se continue par une frise de rinceaux. Face au grand portail d'entrée de la façade sur cour, une porte est couronnée par un fronton cintré sans ressaut, soutenu par deux consoles à double volute, ornées d'écailles et d'éléments végétaux. Entre les consoles, l'entablement est animé par deux putti dont la partie inférieure se prolonge en rinceaux. De part et d'autre, une lourde guirlande de fruits en haut relief conclut cette ornementation. Les piédroits sont surmontés de cartouches baroques.

Les deux pièces de l'étage conservent des fresques médiévales. Ces fresques se disposaient en registres superposés. Dans la première pièce, au ras du toit, une frise porte un décor de grands rinceaux ocre rouge. Au-dessous, le décor est historié. Le vestige le plus lisible représente un cavalier terrassant un animal dans un paysage. Les parties les plus basses de la fresque reprennent un motif de tentures. Des vestiges sont visibles sur les autres murs (visage féminin, taureau, étoffe plissée...). La même disposition en registres se retrouve dans la seconde pièce. Le corps arrière de la maison conserve les deux seules fenêtres anciennes à meneau. Celles de la façade d'entrée ont été remaniées tardivement (15e-16e siècle).

Ancienne livrée cardinalice.

La porte se compose de deux piles ornées de colonnes doriques.