Villerouge-Termenès (11330)

L'ensemble date de la fin du 11e siècle et la défense fut perfectionnée au 13e puis au 14e siècle. C'est donc un exemple d'architecture militaire qui rappelle l'architecture francque de Syrie. Il a servi de prison d'état au temps où le Roussillon appartenait à l'Espagne. Ce château-fort est flanqué de quatre tours délimitant un quadrilatère irrégulier. Les deux tours du couchant sont moins importantes que les deux autres. Au nord, s'ouvre une porte avec mâchicoulis. Un portail ogival précédant cette porte est orné à sa clé d'un blason aux armes de Bernard de Farges, archevêque de Narbonne (1311-1341). Le second accès à la forteresse est situé sur le frond sud qui présente un angle saillant avec une petite poterne défendue par une bretèche. Le village s'étendait à l'est du château, dans un ceinture de remparts dont les fronts méridionaux et orientaux existent encore en partie. La construction a été réalisée au cours de plusieurs campagnes allant de 1080 au 16e siècle.

La croix était située sur le mur du cimetière. En 1968, à la demande de l'architecte des Bâtiments de France, elle a été transférée à l'intérieur de l'église. C'est une croix à bras droits et trapus qui comporte un décor richement orné : le Christ sur une face et la Vierge à l'Enfant couronnée au revers.

Le piédestal de la croix est orné de trois blasons. Le blason central présente les armes de Pierre de la Jugie, archevêque de Narbonne (1347-1375), seigneur direct de Villerouge-Termenès. Les blasons qui encadrent celui-ci de chaque côté, portent une croix un peu ornemanée et au coeur de laquelle est un roc d'échiquier. La croix peut rappeler le chapitre de Saint-Just dont dépendait l'église de Villerouge. Sa forme particulière est une brisure des armes du chapitre et le roc d'échiquier rappellerait que Villerouge était le chef-lieu de l'archiprêtré du Termenès ou des Corbières.

Edifice à une seule nef, du 13e ou 14e siècle, voûté en berceau aigu, avec deux doubleaux de renfort. La porte s'ouvre au sud. Le choeur à chevet carré est sans doute un peu posthérieur à la nef. Il abrite un retable Renaissance. Le choeur est couvert d'une voûte sur croisée d'ogive éclairée par trois fenêtres simples. Le toit est à trois pignons avec corniche portée par des corbelets et une gargouille en bas de chaque pente.

Au-dessus de la fenêtre du rez-de-chaussée est incrustée une pierre noire. Il s'agit d'un grand blason à cimier. Au centre, un écu ovale. Le blason est un chevron accompagné en chef de deux animaux indistincts et en pointe d'un lion. Le support présente deux lions affrontés. Au cimier, heaume, d'acier poli, la ventaille abaissée, lambrequin. Les bords du cartouche sont contournés et enroulés en volutes. Sous l'écu se trouve un quatrefeuilles. Plus bas, deux cornets opposés d'où s'échappent des fruits (pommes et raisins). D'après la tradition, cette pierre aurait été enlevée de la façade du château.