Vinça (66320)

La croix a été commanditée par l'un des membres de la famille des Guillem Riba, consuls de Vinca en 1361 et 1407. Ce monument se compose de cinq éléments. Le socle à deux degrés en marbre de Villefranche semble récent. La base se compose d'un fût en marbre, octogonal, primitivement accolé à un mur et étant sans doute un élément de réemploi. Le socle en marbre blanc sculpté était destiné à prendre appui sur un fût plus petit que l'actuel. Il est bordé d'une moulure à double rouleau dans sa partie basse et décoré sur chacune des huit facettes d'un relief représentant une baie gothique. Au-dessus, une sorte de tailloir octogonal porte une inscription en lettres gothiques (Mossen Guille(m) Riba Alias Maco Ma Feta Fer). Un cube en marbre rose, d'apparence moderne, supporte la croix en marbre blanc. D'un côté, représentation du Christ en croix sur fond de feuillages stylisés entourant la croix comme des lianes. De l'autre côté, Vierge à l'Enfant.

Croix placée sur un fût moderne. D'un côté est représentée une crucifixion avec, aux pieds du Christ, un personnage agenouillé entre les deux syllabes de son patronyme.

Chapelle rurale isolée qui aurait été donnée en 1178 par Pierre de Domanova à l'abbé de Saint-Martin du Canigou. D'après ses caractères architecturaux, l'édifice a été construit au 12e siècle ou dans les dernières années du 11e. Il est à nef unique et sanctuaire demi-circulaire, sans chapelle latérale. Le mur pignon occidental a été surélevé d'un clocher arcade probablement récent. La porte ancienne s'ouvre au sud. Les deux rouleaux en plein cintre sont composés de claveaux alternativement clairs et foncés, de grès gris et rouge, formant un décor polychrome dont les contrastes sont encore accentués par un bandeau d'archivolte dont les claveaux plats font alterner leurs teintes avec celles du rouleau extérieur. Les vantaux ont reçu un décor de ferronnerie composé de trois traverses horizontales terminées chacune par des volutes opposées, enroulées en spirale. Entre ces traverses, de longueurs décroissantes de bas en haut, sont appliquées des rangées de volutes en S, le tout surmonté par trois fers à cheval. D'autres fers à cheval dessinent un guillochis à la base. L'abside demi-circulaire repose sur un soubassement concentrique saillant. Dans la partie nord de l'abside a été pratiqué un large percement dans lequel a été inséré une colonnette en béton portant un chapiteau roman sculpté de palmettes.

La première mention de l'église date de 1043. Elle sera reconstruite au 14e siècle pour être terminée en 1411. Sa reconstruction fut entreprise au 18e siècle sur les plans de maître Laurens, ingénieur, et, maître Pierre Figeac, architecte. La pose de la première pierre se fait en 1734 et la construction s'achève en 1769. L'édifice est à nef unique de cinq travées, flanquées de chapelles dont les deux premières, plus profondes et plus larges, font office de transept et chevet à cinq pans. L'ensemble est couvert de voûtes sur croisées d'ogives. Au bas de la nef se trouve la chapelle du Rosaire, construite à la fin du 17e siècle. Il s'agit d'une chapelle carrée couverte d'un dôme à lanternon et abside semi-circulaire. Cette chapelle est adossée au clocher carré dont la base est occupée par la chapelle du Christ. La première pierre du clocher fut posée en 1648. Clocher à trois niveaux soulignés par des bandeaux d'étage, il est éclairé sur chaque face par une baie géminée surmontée d'un oculus au niveau du dernier étage. Quatre tourelles d'angle cylindriques le couronnent. Le portail en marbre est une oeuvre de la fin du 18e siècle. Deux pilastres à bossage encadrent une ouverture en arc plein cintre et supportent un entablement chargé d'une double niche où figurent les deux saints titulaires. Les vantaux sont ornés des pentures de la porte de l'ancienne église.