Merpins (16100)

La fondation de l'abbaye remonterait à 1148, par Robert, disciple proche de saint Etienne, venu avec quelques moines de l'abbaye d'Obazine. Dès l'origine, l'abbaye est soutenue par les seigneurs de Cognac puis les comtes d'Angoulême. L'abbaye eut à souffrir des guerres de Cent ans et de Religion. Durant cette dernière période, un incendie dévasta surtout l'église mais sans doute aussi d'autres bâtiments dont l'état s'aggrava au cours du 17e siècle en raison de la négligence des abbés commandataires. Le service religieux avait alors été transporté dans le réfectoire. Utilisés comme carrière après la Révolution, l'église et les bâtiments conventuels disparurent les uns après les autres. Du plan traditionnel de l'abbaye cistercienne, avec des bâtiments se répartissant en carré autour du cloître (le côté nord étant occupé par l'église abbatiale), seul subsiste le bâtiment oriental qui contenait le réfectoire, la salle capitulaire et à l'étage le dortoir des moines, ainsi qu'une partie du mur sud de l'église.

La tradition fait remonter l'origine de la forteresse à Charlemagne. Jusqu'au 12e siècle, le château-fort eut des seigneurs particuliers. Avec Henri III, la forteresse passe sous la domination de Cognac et l'occupation anglaise se maintient jusqu'en 1380. La forteresse est alors prise par le maréchal de Sancerre et vraisemblablement démantelée. Elevée à l'extrémité d'une pointe rocheuse, elle est séparée du reste du plateau par un large fossé. Des contreforts de maçonnerie soutenaient l'ensemble. Des tours rondes s'avançaient dans les douves. L'emplacement du donjon n'est pas connu.

Entre le Charenton et la Charente se situe la prairie du Cocuron. Pour y accéder et en exploiter le foin, un procès de 1757 indique que l'un des propriétaires faisait chaque année poser un pont de bois provisoire. L'actuel pont en pierre semble donc postérieur à cette date. Sur l'intrados de la voûte, une inscription gravée porte l'année 1777. Le pont est construit en pierre de taille. Les culées contrebutent une unique voûte en anse de panier. Les claveaux sont à crossette au niveau des reins. Pour préserver la voûte des inondations annuelles, son extrados est plus haut que les berges du ruisseau. Le couronnement qui suit cette forme est, de chaque côté, un corps de moulure composé d'un cavet et d'un gros tore. Au-dessus prend place le parapet. Le tablier a conservé son revêtement d'origine, un cailloutis très dur. Chaque parapet est protégé par cinq chasse-roue en demi tronc de cône.