Montjaux (12490)

Au 13e siècle, les hauteurs du village étaient occupées par un château occupant les positions défensives déjà utilisées par les Romains. Délaissé au 16e siècle, le château tomba en ruine. Succédant à ce château, le "château bas" fut construit en 1492 par Raymond de Prévinquières. En 1578, pendant les guerres de Religion, une compagnie y fut cantonnée. En 1625, les tours et le donjon furent rabaissés. A la même époque sont engagés des travaux d'aménagement intérieur qui se poursuivent aux 19e et 20e siècles. A la Révolution, le château est vendu comme bien national. Racheté par les habitants, il est restitué au chevalier Philippe Antoine de Raymond à son retour d'émigration. L'édifice présente un quadrilatère flanqué de quatre tours rondes, dominé autrefois par un donjon carré. L'accès se fait à la base du donjon par une porte à bossages. Les fenêtres ont été repercées au 18e siècle. A l'intérieur, les cheminées monumentales ont été retouchées au 19e siècle, et décorées de peinture au 20e.

L'église dépendait d'un ancien monastère de Bénédictins relevant de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. L'ensemble de l'édifice paraît remonter au 12e siècle. Trois nefs avec transept aboutissent à une abside polygonale voûtée en cul de four. Coupole à la croisée du transept. Cette partie était autrefois couronnée par une tour octogonale à plusieurs étages aujourd'hui détruite. Au 15e siècle, construction d'une chapelle contre la face du transept sud. Vers 1845, construction d'une flèche. L'intérieur est orné de chapiteaux sculptés.

L’église a probablement été bâtie au cours du 12ème siècle. En effet, elle associe à un plan pré-roman, un répertoire décoratif inspiré des architectures de maçons du premier art roman méridional. Malgré la transformation du choeur en grange-étable et l’absence de couverture de la nef depuis le 17ème siècle, le bâtiment est en bon état de conservation. Il est constitué d’une nef éclairée par des fenêtres hautes, côté sud, et d’un choeur quadrangulaire désaxé. Cette église constitue un exemple rare dans le Midi et unique dans la vallée du Tarn et le sud du Rouergue.

L'appareil semble révéler deux périodes de construction dans la façade. La partie gauche conserve une fenêtre géminée à colonnette centrale ; les deux arcs presque plein cintre sont ornés d'un trilobe. Sous cette fenêtre se voit la trace d'une baie rectangulaire murée. Sur la partie droite, une baie a perdu ses meneaux et a été agrandie dans le bas avec l'adjonction d'un balcon. Au-dessous s'ouvre la porte principale, en ogive. A sa gauche, une autre porte ouverte probablement au 16e siècle.