Pons (17800)

L'édifice, baptisé chapelle, paraît se rattacher au château dont il devait être l'entrée. La porte se compose d'un premier arc formé de trois rangs de claveaux ornés, supportés par des colonnes trapues aux chapiteaux sculptés, épaulant un arc-boutant qui vient en butter un second de construction plus ancienne. Derrière cet arc, un troisième est supporté par deux colonnes romaines monolithes portant des inscriptions. Cette archivolte d'origine romaine a été plaquée sur l'édifice du 12e siècle.

Les façades du château d'Usson ont été remontées sur le château d'Egreteaux en 1886. Le décor y a été réutilisé suivant une ordonnance architecturale très différente de l'origine. Le château d'Usson formait un vaste quadrilatère entourant une grande cour au milieu de laquelle s'élevait une tour isolée. Sur l'un des longs côtés s'élevait le logis d'habitation ; sur le côté opposé, la porterie et ses dépendances. Le château d'Egreteaux forme, au contraire, une cour ouverte, encadrée par un bâtiment central et deux ailes en retour. Les façades sur cour sont ornées par la façade repliée de l'ancienne façade d'Usson. La tour isolée est maintenant accolée à une aile. A l'intérieur, ces bâtiments contiennent des pièces ornées d'éléments de diverses provenances. L'aile centrale est un vaste palmarium, éclairé par un vitrage dans le comble.

De plan carré, cette chapelle est couverte de voûtes d'ogives reposant, au centre, sur une colonne ornée d'un chapiteau sculpté de personnages. Les quatre clés de voûtes représentent les Evangélistes.

Donjon : 2e moitié 12e siècle ; Hôtel de Ville : 17e siècle ; Les deux plafonds peints : 3e quart 17e siècle. Le château semble exister depuis le 10e siècle. Geoffroy III, seigneur de Pons, le reconstruit (donjon). Au 13e siècle, la ville s'organise autour de l'édifice, entourée de remparts (achevés vers 1230). Devenu un fief huguenot, Pons est assiégé et attaqué en 1570 et 1574. En 1598, devenu place de sûreté, Pons va recevoir une nouvelle fortification autour du donjon et les gouverneurs vont reprendre les remparts existant. En 1621, la ville se rend et le démantèlement de toutes les défenses est ordonné. Le château est en partie rasé. De 1623 à 1670, des travaux sont entrepris pour remonter le château arasé de ses tourelles et courtines. Un édifice étroit fut construit à l'aplomb de la falaise, sur la base des remparts et des anciennes caves, étressillonés par de grandes arcatures. A l'intérieur, deux salons conservent leurs plafonds peints. Dans la tourelle sud, une petite salle est ornée de Vénus sur un char tiré par un couple de tourterelles, avec amours dans les écoinçons. Plafond à caissons peints dans la gande salle de rez-de-chaussée.

Le protestantisme prend son essor dans la ville de Pons vers le dernier tiers du 16e siècle. Un premier temple est construit à l'emplacement de l'église Saint-Sauveur. Ce temple se révèle trop petit et un édifice plus vaste est construit, terminé en 1603. En 1629, le temple est confisqué et devient chapelle des Récollets, puis église paroissiale Saint-Martin à la fin du 18e siècle. Les protestants, après édification d'un nouveau temple au 17e siècle, ne retrouvent un lieu de culte officiel qu'après la Révolution (ancienne chapelle des Dames de la Foi). L'ancien temple protestant est un édifice rectangulaire doté d'un transept dont le bras sud est surmonté d'un clocher carré construit vers 1829-1833. Les murs de la partie occidentale du monument sont ceux du temple du 17e siècle. La partie orientale des élévations est entièrement 19e siècle. Tout l'aménagement intérieur date de la campagne de travaux 1829-1833.

A la fin du 19e siècle, le viticulteur Ferdinand Laroche hérite du domaine familial qu'il modernise par l'implantation d'une éolienne qui puise l'eau pour la consommation et la distillation. Il fait édifier devant la maison un grand bassin et une tour en pierre de taille au-dessus de laquelle il fait installer l'éolienne. Opérationnelle dès 1902, elle est constituée d'une turbine de deux roues formées chacune d'un noyau ajouré en fonte et de pales cintrées, ainsi que de jantes en tôle d'acier. A environ deux mètres devant la turbine se trouve le désorientateur automatique, dit système Lebert. Il s'agit d'une petite roue à ailettes, fixée au stator, qui fait tourner la turbine sur son axe vertical, soit pour la mettre dans le vent, soit pour l'en détourner et la ralentir. Cette éolienne est un exemple représentatif du système Bollée le plus abouti et de la turbine de plus grand diamètre. L'ouvrage, qui n'a subi aucune modification, est encore en état de marche.

Construction de l'hôpital dans la seconde moitié du 12e siècle par Geoffroy, seigneur de Pons, pour secourir les enfants abandonnés et les pauvres et héberger les pèlerins sur la route de Saint-Jacques de Compostelle. De cette époque, date le porche voûté qui enjambe la route de Saint-Jacques. Il abrite deux portails romans ; l'un donne sur la salle des pèlerins, augmentée au 17e siècle d'un bâtiment et poursuivie au-delà par un logis de la seconde moitié du 18e siècle ; l'autre ouvre sur l'ancienne église dont subsistent les murs nord et sud d'époque romane et à laquelle s'ajoutent au nord une crypte (ancien charnier) et à l'extrémité nord-est, un logis d'époque médiévale recelant une cheminée et des restes de peintures murales aux décors géométriques. A partir du 14e siècle, déclin progressif de l'hôpital. Dans le dernier tiers du 18e siècle, un nouvel élan est donné à l'hôpital par Charles de Lorraine, seigneur de Pons : construction d'un nouveau logis, réaménagement de la salle des malades. Après la Révolution, l'hôpital est laissé à l'abandon et ferme définitivement en 1818.

La construction de l'hôtel est due à Kervilio-Broussard, colonel de dragons sous Louis XV. Les voûtes de la cuisine, au nord de l'habitation, paraissent antérieures à l'ensemble de l'édifice.