Saulieu (21210)

Bâti en 1773, l'hôtel Dareau à Saulieu a conservé ses volumes d'origine, avec corps de logis principal, dépendances, écuries, four à pain, grange, atelier, puits. Le jardin , divisé en trois parties (cour et jardin d'agrément, potager, verger), a également été conservé. Un important décor de papier peint, en partie de la fin du 18e siècle (rez-de-chaussée) et en partie du 19e siècle (1er étage, salon chinois, chambre), est également conservé : il témoigne, par la qualité exceptionnelle des motifs et des techniques, de la diffusion rapide des modes décoratives à Saulieu.

La ville de Saulieu, implantée sur un itinéraire très fréquenté, a développé une réputation de cité à vocation d'accueil à l'origine de l'installation de nombreuses auberges. Au 18ème siècle, Saulieu qui jouissait d'un important relais de diligences, fut définitivement reconnu comme un haut lieu de la gastronomie. En 1926, la création du guide Michelin et de ses fameuses étoiles favorise la mise en exergue de deux restaurants dont celui de La Côte-d'Or, acquis par Paul Budin, hôtel moderne du début du 20ème siècle, qui reçu alors sa première étoile.£Le restaurant se verra attribuer une deuxième étoile en 1931 puis une troisième en 1935 sous la direction du célèbre chef Alexandre Dumaine.. Bernard Loiseau achète le restaurant en 1982 et entreprend alors de réaménager les lieux en ajoutant un étage, préservant toutefois la salle à l'angle des deux rues, appelée salle Alexandre Dumaine. Son agencement remonte probablement au premier quart du 20ème siècle si l'on se réfère aux motifs du carrelage en céramique. Les murs sont décorés de lambris d'appui peints en faux-bois et la partie supérieure de faux-panneaux peints d'un décor d'arabesques, sur fond pastel ou faux-bois au droit des poutres du plafond. Les baies en arcades des années 1930 s'ouvrent sur la rue d'Argentine et les portes, en arcades elles aussi, donnent sur l'actuel hall d'entrée. Le plafond à solives apparentes est peint et des menus ainsi que des photographies ornent les murs.

Situé près de la place Carnot, sur une terrasse en surplomb de la rue d’Argentine, le monument aux morts de Saulieu fut réalisé en 1921 par le sculpteur Edouard Fraisse (1880-1945), originaire de Beaune. Le monument se compose d’un socle élevé, surmonté d’une pyramide dont se détache, sur l’une des faces, la statue en pied d’un poilu. Sous les traits de ce poilu, Fraisse a choisi de représenter le caporal Charles Collenot (1888-1961), originaire de la ville, et qui s’illustra lors de la prise de Douaumont en octobre 1916. Le monument est l’une des rares créations en trois dimensions d’Edouard Fraisse.