Capestang (34310)

Le canal du Languedoc ou canal de communication des Deux Mers a été réalisé sous Louis XIV d'après les plans de l'ingénieur Pierre-Paul Riquet, communiqués à Colbert en 1662. Les travaux commencent en 1667 par la partie de canal située entre Toulouse et Naurouse. En 1672, la première partie du canal est terminée. Après quelques rectifications, le canal est définitivement achevé à la fin de l'année 1682.

Le château a été construit par les archevêques de Narbonne, seigneurs du lieu, à une époque inconnue. Il serait dû à Pierre de la Jugie, archevêque de Narbonne de 1347 à 1375. L'édifice est mentionné en 1360. A cette époque, il ne devait exister qu'un grand corps de bâtiment, orienté est-ouest, en bordure de place. Cette maison forte était défendue par une série d'arcs à mâchicoulis, bandés entre les contreforts de la façade méridionale. Par la suite, il s'y est ajouté toute une série de bâtiments, surtout à usage agricole, dont l'ensemble dessine un vaste rectangle. Deux fenêtres gothiques éclairaient la pièce du premier étage. Ces baies paraissent un peu postérieures à la construction fortifiée et pourraient remonter au milieu du 14e siècle Dans l'enceinte médiévale se trouvent plusieurs corps de bâtiments des 14e, 15e et 19e siècles. Grande salle du 14e siècle, dans laquelle se trouvent le décor mural du 14e siècle (1311-1341) et le plafond peint du 15e siècle (1436-1460).

L'édifice date du début du 14e siècle et se compose d'une abside à sept pans dont trois sont éclairés par de hautes fenêtres à meneau et traverse. La nef ne comprend que deux travées, avec chapelles entre les contreforts. Le clocher se situe au sud. L'édifice est resté inachevé et s'est arrêté aux transepts dont les amorces sont visibles. Contre les deux travées du 14e siècle est resté accolé un porche qui prolonge la nef mais qui ne porte les caractères d'aucune époque bien déterminée.

Cette vaste demeure, aujourd'hui morcelée, paraît avoir appartenu soit au seigneur lui-même, archevêque de Narbonne, pour le logement de ses viguiers temporels, soit à un dignitaire du chapitre collégial. La construction pourrait dater du début du 16e siècle. L'extérieur a été très remanié. L'intérieur conserve, au premier étage, la quasi totalité de son plafond primitif, avec poutrelles espacées et métopes inclinées, entre les poutrelles, au-dessus de chaque grande poutre. Huit métopes présentent des blasons, deux personnages, et des fleurs. Les poutres sont ornées de décors géométriques chevronnés. Une cheminée présente des jambages droits, à colonnettes, avec hotte verticale et une série de moulurations flamboyantes. Au centre, deux lions supportent un écu bûché.

L'ensemble formé par les immeubles dits Baïsse et Balat paraît n'avoir formé qu'une seule construction autrefois. Les étages sont dans le même alignement, les plafonds sont semblables et les cheminées à peu près de la même époque. Il s'agissait là sans doute de la résidence d'un préposé de l'archevêque de Narbonne, seigneur de Capestang, peut-être son viguier temporel, très probablement un dignitaire du chapitre collégial. Les plafonds de Balat, contrairement à ceux de Baïsse, ne conservent pas de peintures décoratives d'origine. La cheminée, pour sa part, présente une décoration flamboyante. Les jambages sont ornés de trois séries de colonnettes à moulurations en cavet, et bases à moulurations entrecroisées. Le centre de la hotte est occupé par un motif flamboyant, très fouillé, composé d'arcatures et d'un enchevêtrement de soufflets et de mouchettes. Au centre se trouve un écu sans décor. Au-dessus, les vestiges mutilés de têtes d'anges ailés.