Montagnac (34530)

Mentionné dès le début du 9e siècle, le lieu de "Lavania" est désigné comme "mansus" en 1123 et "villa" en 1126. Après avoir appartenu au monastère d'Aniane, le terroir de Lavagnac passa, vers le 16e siècle, aux marquis d'Arènes, du Vigan, puis aux Mirman, seigneurs d'Adissan, qui firent construire le château. L'édifice, tout au moins dans sa partie ancienne, était terminé en 1640. L'ensemble était certainement terminé en 1760. L'étude architecturale permet de distinguer au moins deux campagnes de travaux : le château à tourelles avec cour à l'est et escaliers extérieurs ; l'adjonction des écuries et orangeries, des terrasses et fontaines, avec report de l'entrée principale au sud. La première campagne peut se situer entre 1622 et 1640, la seconde dans la première moitié du 18e siècle.

L'église conserve un décor intérieur de qualité composé d'autels de gypseries du 17e siècle, de décors du 18e et de peintures du 19e.

Il semble que les trois nefs, leurs absides, le portail et le clocher aient été élevés au cours du 14e siècle. Les voûtes ne seraient pas antérieures au 15e siècle. La construction des six chapelles ainsi que des fortifications extérieures, aurait été réalisée aux 15e-16e siècles. La tribune a marqué la fin de la construction, au 16e siècle. L'ensemble présente une homogénéité aussi bien dans sa construction que dans son décor sculpté. Le portail sud s'ouvre sous une profonde voussure en arc brisé, garnie de six boudins s'appuyant, de chaque côté, sur autant de colonnettes. Les chapiteaux, tous anciens, sont décorés de feuillages. L'entrée se compose de deux portes jumelles, séparées par un trumeau formé par un faisceau de colonnettes, à chapiteaux de feuillages. Le linteau porte, en son centre, un support de statue, polygonal, également orné de feuillages et, à la base, d'un monstre au corps écailleux. Sur la face sud de l'édifice, les arêtes extrêmes des murs des chapelles supportent des encorbellements circulaires, vestiges de guettes. Le clocher se préente comme une tour carrée reposant sur la voûte de la travée de fond du collatéral nord. La tour se termine par une importante corniche abondamment décorée sur les quatre faces (têtes, animaux, masques grimaçants). Au-dessus, la tour se continue par un étage octogonal et par une courte flèche de pierre.

L'édifice concerné est la partie ouest d'un immeuble autrefois plus vaste. Il est desservi par deux cours : l'une sur laquelle s'ouvre le vestibule d'accès ; l'autre, à l'arrière. Le même escalier à vis qui occupe approximativement le centre de l'ensemble, dessert les deux parcelles. La maison présente un corps quadrangulaire avec la tourelle d'escalier (surmontée d'un pigeonnier logé entre deux coupoles). Il comprenait sans doute à l'origine une vaste salle rectangulaire pour chacun des trois niveaux et deux étages. La façade sur rue présente une ordonnance régulière de deux travées par étage, que l'abaissement de la toiture au 18e siècle aurait coupée. La façade sur cour arrière présente de grandes arcades jumelles surbaissées, ouvrant sur des galeries. Au premier étage se trouve un plafond peint. Le décor de blasons, motifs végétaux, personnages et animaux fantastiques, orne les ais d'entrevous ainsi que les solives de rive, formant une série de métopes. Des guirlandes décoratives couvrent également couvre-joints et moulures. Sur les murs, des graffiti anciens ont été découverts, ainsi que des éléments d'architecture.